Barack Obama à la Maison-Blanche ! C'est assurément un rêve américain grandeur nature dont le monde sera témoin aujourd'hui. Qu'on aime ce pays ou pas, ce mardi 20 janvier 2009 restera pour la postérité comme un jour béni pour la démocratie américaine. Béni comme l'est le prénom de ce jeune Afro-Américain qui a su, par son intelligence et sa persévérance, gravir les marches de la suprême gloire : se faire élire premier président noir des Etats-Unis. C'est, abstraction faite de ce que serait son administration, un formidable électrochoc à la conscience humaine. Un signal que le monde est effectivement en train de changer dans le bon sens, oserions-nous dire. Il est incontestable que le monde entier célébrera aujourd'hui l'entrée de l'homme noir à la Maison-Blanche, où ses frères y sont rarement admis que comme cuisiniers ou vaguemestres. Obama, lui, y sera le patron. Le détenteur du pouvoir ; celui qui aura le loisir d'appuyer sur un bouton pour déclarer une guerre ou prendre son téléphone pour décréter la paix dans n'importe quelle partie de la planète. C'est pourquoi Obama est quelque part le nouveau président du monde et pas seulement de l'Amérique. Il aura la très lourde tâche d'effacer l'indélébile cicatrice laissée par son prédécesseur sur l'image d'un pays quasiment diabolisé. Obama aura sûrement du mal à corriger la « busherie » tant les Etats-Unis n'ont jamais été aussi décriés que durant le règne du Texan qui a enfilé l'uniforme du « ranger » en s'érigeant en redresseur des torts. George Bush fut pour beaucoup le plus grand mal que l'Amérique n'ait jamais connu depuis sa fondation. Son passage à la maison a été jalonné de guerres sans fin, d'une montée des extrémismes et d'une crise économique sans précédent. Comme un oiseau de mauvais augure, son premier mandat a coïncidé avec les attentats du 11 septembre. Malheureusement pour le monde, ces tragiques événements allaient servir de passe-partout pour un homme qui a décidé d'entreprendre une croisade contre « l'axe du mal » au nom d'une conception aussi puérile que sauvage des préceptes de la religion. C'est donc un monde en lambeaux, un monde à feu et à sang qu'il laisse aujourd'hui à Obama. Le monde arabe et la Palestine en particulier retiendront de Bush l'image d'un homme qui a laissé se commettre un génocide à Ghaza avant de se retrancher dans son ranch au Texas. C'est un travail d'Hercule qui attend donc le jeune président américain. Mais, l'establishment de Washington étant ce qu'il est, la cote de Barack Obama risque de subir une chute aussi météorique que celle de son ascension. C'est que les fondamentaux de la politique étrangère américaine ne sont pas compris dans la promesse du « changement » d'Obama. Mais il y a tout de même une certitude qui fera plaisir au monde entier : Barack Obama ne ressemblera pas à George Bush. Et ce n'est pas rien quand on visionne le film d'horreur des huit dernières années. Alors, bon débarras Bush, et vivement la « Baraka » d'Obama !