Alors que les pays développés, touchés par la crise financière internationale, recourent aux financements étatiques, Hamid Temmar fait appel au privé national. Les ministres du gouvernement se rejettent la «patate chaude». Alors que son département se trouve dans l'incapacité d'avancer la moindre carte du foncier existant, à même d'attirer les investisseurs, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements soutient que la principale cause des réticences des investisseurs et les lenteurs observées dans le domaine de l'investissement sont dues à des facteurs «humains et non économiques», allusion faite à la réticence des banques d'accompagner les projets d'investissement. S'exprimant au cours d'une rencontre avec les opérateurs économiques de la wilaya, au siège de la Société nationale des tabacs et allumettes (Snta), Hamid Temmar a affirmé que «le véritable investissement demeure le marché des capitaux», d'où la nécessité, a-t-il dit, de «s'organiser afin de créer l'environnement favorable à même d'encourager le détenteur du capital, à investir». Mais les banques algériennes, a-t-il regretté, «ne peuvent pas accorder de crédits à long terme». Dans tous les pays du monde, souligne-t-il, ce n'est pas la banque qui accompagne l'investisseur «c'est pour cette raison que la création d'une banque d'affaires serait louable. Sa mission est d'entrer avec un capital précis dans un projet et d'accompagner l'investisseur». Le ministre reconnaîtra, en d'autres termes, que la banque algérienne a besoin de revoir son système en se modernisant. Pour ce faire, le ministre préconise une mise à niveau des «mentalités». Pour expliquer cette réticence des banques à accompagner les investisseurs, le ministre a avancé l'argument du taux d'intérêt exigé par les banques et jugé par les investisseurs exorbitant. Sur un autre volet, le ministre a soutenu que l'édification de l'économie algérienne doit être basée sur les entreprises publiques industrielles, soulignant qu'il est urgent d'investir dans de grands projets. «C'est la qualité qui intéresse aujourd'hui le pays et non plus la quantité», a-t-il affirmé. Défendant sa stratégie, il avance que dans le domaine de l'industrie, l'Etat détient 75% de l'économie en matière de production. De ce fait, le ministre indique qu'il est temps de relancer les entreprises des secteurs mécanique, pétrolier, fer, aluminium. Une relance qui réclamera, à ne pas en douter, de nouveaux partenaires. Une initiative qui sera prochainement présentée devant le gouvernement. S'adressant aux hommes d'affaires, le ministre déclare: «Le socialisme est fini...il faut vous prendre en charge...», comme pour dire que l'Etat n'a plus les moyens financiers pour investir dans le développement. Alors que les pays développés touchés par la crise financière mondiale recourent aux financements étatiques, Hamid Temmar fait appel au privé national. S'agissant des zones industrielles, le ministre a émis quelques critiques: faute de plaque d'orientation et de sens interdit «une zone industrielle, a-t-il souligné, doit être bien habillée». Comparant les zones industrielles de Constantine à celles d'Alger, le ministre leur attribuera la note de 18/20. Cela sans avoir visité les zones de Palma et Rhummel de Constantine où l'éclairage fait défaut et où l'insécurité règne tandis que l'état des routes est catastrophique. En ce qui concerne l'investissement à Constantine, il est à souligner que sur les 70 investisseurs ayant formulé des dossiers, seuls 6 de ces derniers ont connu un début d'étude. Aussi, exhorte-t-il les responsables à récupérer le foncier accordé aux investisseurs dont les projets ne sont pas lancés.