«Le ministère des Transports est habilité à contrôler la formation assurée au candidat et non pas nos caisses.» Le bras de fer persiste entre les directeurs des auto-écoles et le ministère des Transports. Et pour cause, après le nouveau programme de formation qui leur a été imposé par ce dernier, et qui a suscité l'ire des formateurs, vu sa non-conformité avec la loi en vigueur, «voilà un autre épisode qui ne manque pas de surprendre». Le président de la Fédération nationale des auto-écoles, Ahmed Zineddine Aoudia, a indiqué à ce sujet que le ministère de tutelle a adressé une note de service, datée du 25 du mois courant, à toutes les auto-écoles leur imposant «l'établissement en double exemplaire d'une facture détaillée des prix décomptés après la réussite du candidat aux examens. L'original devra être remis au client lors du règlement tandis que la souche devra être conservée et présentée à toute réquisition des agents de contrôle du ministère des Transports». «J'attache un intérêt particulier quant à l'application stricte et rigoureuse de cette instruction», conclut la note, dont une copie a été transmise à L'Expression. «Mais à quoi joue le ministère des Transports?», s'interroge le représentant des auto-écoles qui réfute catégoriquement cette note. Motif: «Le ministère de tutelle est habilité à contrôler la formation assurée au candidat et non pas nos caisses», souligne l'orateur ajoutant que «le contrôle des fonds relève des prérogatives du ministère des Finances et plus exactement de la direction des impôts». Dans le cas où cette note serait appliquée, M.Aoudia répondra tout de go: «Cela va faire exploser le coût du permis de conduire. Ainsi, il n' y aura plus de candidats. Cette lourde conséquence va se répercuter sur les concessionnaires qui, à leur tour, ne trouveront personne pour acheter leurs véhicules!» Sur un autre registre, M.Aoudia a indiqué qu'un programme national et un cahier des charges portant sur les droits et les tâches des auto-écoles, sont en cours de finalisation. À relever que l'actuel programme de formation, tracé par le ministère de tutelle, est vivement critiqué par les propriétaires d'auto-écoles. Parmi les points forts ayant poussé les formateurs à ne pas l'appliquer: «Le candidat doit rouler sur l'autoroute à 110km/h,alors que la loi en vigueur stipule 60km/h pour le candidat et 80km/h pendant deux ans pour les nouveaux acquéreurs du permis de conduire», explique l'orateur. Et de poursuivre: «L'autre point à soulever c'est qu'on nous a imposé de former le candidat sur un circuit de 1500m, alors que dans notre pays, on ne dispose pas encore de ce genre de circuit. Les actuels terrains qu'on ose appeler circuits ne dispose pas des commodités nécessaires pour assurer une formation conforme aux normes.» Le premier responsable des établissements de formation de la conduite automobile relève également des fausses notes sur l'actuel cahier des charges: «Là, on nous a exigé que la salle de cours doit avoir une supéficie de 25m² bien que nous n'ayons pas besoin de toute cette superficie car il nous arrive d'enseigner un candidat ou deux.» Pis encore, «les véhicules à 2 portes et ceux de moins de 10 ans sont refusés. Cette réglementation est déjà appliquée dans la wilaya de Guelma conformément à la directive de la direction des transports de cette wilaya». En conclusion, «nous interpellons le ministre des Transports, M.Amar Tou, pour nous intégrer dans une commission nationale technique afin de régler ces problèmes». A bon entendeur.