La secrétaire générale du PT affirme que le gouvernement qui ne trouve pas de solutions au phénomène des harraga «est censé démissionner». Une fois de plus, Louisa Hanoune lance des tirs croisés sur l'Assemblé populaire nationale. A la clôture de la session d'automne des deux chambres, la secrétaire générale du PT tire sur les députés. Pour elle, le bilan de cette session, et même de cette législature, est loin d'être satisfaisant. Bien au contraire, elle le juge catastrophique. «C'est une législature déficitaire», a commenté, hier, Mme Hanoune, en marge de la clôture de la session d'automne de l'APN. Mieux encore, elle qualifie cette législature de «pire législature qui est en deçà de toutes les aspirations de la société». Elle argumente: «La loi de finances complémentaire: il n'y a eu aucun amendement, aucune proposition...on ne parle même pas du pouvoir d'achat.» Pour la secrétaire générale du PT, il s'agit, tout simplement, d'un déficit «politique, économique et social». «L'Assemblée n'a jamais joué son rôle. Les députés qui s'opposent à tous les amendements politiques et sociaux, ont tourné le dos au peuple. Ils n'ont même pas redonné la considération à l'Assemblée qui, en réalité, n'est pas élue. Il y a eu plus de 65% d'abstention, chiffre officiel alors qu'en vérité c'est beaucoup plus», a-t-elle poursuivi. Mme Hanoune s'interroge encore: «Pourquoi n'a-t-on pas programmé dans cette session, le projet de Code du travail, -l'article 87 bis relatif au Snmg?» La même interlocutrice dit être étonnée de l'adoption du projet de loi portant incrimination des harraga. Or, poursuit-elle, il n'y a jamais eu de journées sur cette problématique au sein de cette assemblée. Que cherchent ces jeunes qui fuient le pays tout en mettant leur vie en danger? A cette question à laquelle le gouvernement ne trouve pas de réponse, Mme Hanoune répond: «Il s'agit d'un manque de confiance.» Elle argumente avec les déclarations du chef de l'Etat: «Le président de la République a dit en 2006 que "les jeunes ont perdu confiance". Il faut, donc, chercher à rétablir cette confiance. Elle, (la confiance, Ndlr), se rétablit par des politiques, par des décisions qui amènent les jeunes à constater qu' ils ont un avenir chez eux. Or, cela n'est pas le cas. Ce n'est pas avec la pénalisation qu'on rétablira la confiance. Il faut ramener nos milliards de dollars de l'extérieur pour créer des postes d'emploi.» Ne mâchant pas ses mots, Mme Hanoune invite le gouvernement à jeter l'éponge s'il se sent impuissant à régler le problème des harraga. Un gouvernement qui se dit impuissant à gérer ce dossier «est censé démissionner». A la veille de l'élection présidentielle, elle lance un appel au chef de l'Etat pour qu'il s'implique en prenant les mesures nécessaires qui puissent rétablir cette confiance. «J'ai envoyé une lettre au président de la République dans laquelle je lui demande de s'impliquer pour décréter les mesures politiques et sociales maintenant afin de restituer la confiance aux jeunes», a-t-elle révélé. Et de conclure: «Les jeunes n'ont pas voté en 2007. Les travailleurs n'ont pas voté. Il est temps de rétablir cette confiance» et d'organiser une élection dans le calme et la sérénité.