«La question de la pérennité d'une telle institution doit être examinée dans l'optique de sa contribution à l'approfondissement du processus de démocratisation de la vie de la nation», a lancé M. Mentouri, président du Cnes dans son allocution d'ouverture des travaux de la 20e session plénière, hier, au Palais des nations à Alger. «Des rumeurs ont fait état d'une éventuelle reconfiguration du Cnes», confiait un cadre du Cnes dans le couloir du Palais des nations. «Il s'agirait d'une volonté de neutraliser le Cnes sous prétexte que son action est jugée trop critique», ajoute la même source. Presque 50 % du discours de M.Mohamed Salah Mentouri, étaient axés sur l'important rôle consultatif du Cnes. «Il est vrai que la voix discordante du Cnes a été diversement perçue, réveillant chez les uns les vieux réflexes autoritaristes», a-t-il lâché. Le risque, selon Mentouri, est de voir cette instance réduite à une simple «chambre d'enregistrement», ou à un bureau d'études. «Marginalisé?», Mentouri joue le grand étonné devant la question des journalistes. «Au contraire...», répond-il avant de poursuivre: «Ce qui importe pour nous est que le Cnes soit indépendant, autonome et objectif.» L'autre point défendu par le président du Cnes est l'élargissement de son champ de réflexion. La prospective devra «consolider sa position en usant davantage de rigueur et de pertinence dans ses avis et recommandations». Un autre cadre du Cnes assure que la menace qui plane sur cette instance (neutralisation par voie statutaire) viserait la perte d'un «forum d'idées et d'un espace démocratique de débat». Mentouri, qui est aussi président de l'Association internationale du Conseil économique et social, a appuyé «la nécessité d'un dialogue national autour des questions de l'adhésion à l'OMC et celles de l'accord d'association avec l'Union européenne.»