Revendication n La réintégration des six enseignants suspendus à Sidi Bel Abbes et Constantine a constitué la question principale de la réunion d'hier entre la Cnes et la tutelle. D'autres réunions auront lieu prochainement autour des revendications socioprofessionnelles. Ali Boukaroura, coordinateur national du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), a indiqué, lors d'une conférence de presse tenue au siège du ministère, que le premier responsable du secteur Rachid Harraoubia s'est engagé à lever les sanctions ayant frappé les enseignants qui n'ont pas respecté la décision de justice relative à l'illégitimité de la grève. «Ce sont des membres du syndicat qui n'ont pas appliqué les directives du conseil national, mais nous les avons défendus en leur qualité d'enseignants à l'université algérienne. Leur réintégration a constitué une revendication majeure avant de procéder à d'autres discussions avec la tutelle, mais dorénavant, celui qui veut organiser des manifestations sans le respect du règlement intérieur du Cnes, n'a qu'à créer son propre syndicat», a-t-il ajouté, précisant que le processus du dialogue se poursuivra prochainement avec la tutelle concernant les doléances d'ordre socioprofessionnel. Le conférencier a évoqué la crise de confiance qui prévaut dans les relations entre le Cnes et le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui, «jusqu'à l'heure actuelle, n'a pas fait preuve de bonne volonté pour la prise en charge des doléances des enseignants». Il est vrai, affirme-t-il, que le dialogue vise à dissiper cette crise, mais l'élaboration du statut particulier de l'enseignant du supérieur qui n'a pas vu le jour depuis plus de dix ans reflète la mauvaise intention de la tutelle. «L'instauration d'un climat de confiance ne pourra jamais se faire sans la prise de décisions concrètes et nous continuons à exiger la mise en place de ce cadre juridique qui représente le pilier de nos revendications», poursuit-il. Revenant sur la grève qui se poursuit actuellement dans certaines facultés, M. Boukaroura a indiqué que le Conseil national, qui s'est réuni le 11 mai, a décidé d'annuler le débrayage à la suite de la décision de la justice. «Deux tiers des membres du Conseil national ont voté pour l'annulation de la grève et quelques autres collègues ont violé le règlement intérieur du Syndicat pour procéder au débrayage au nom du Cnes. Il n'y a pas de crise interne au syndicat qui demeure légaliste», a-t-il précisé, ajoutant que les enseignants grévistes ont boudé la dernière réunion du Conseil national du syndicat tenu le 17 mai.