Les prix actuels n'assurent pas à l'entreprise des rentrées suffisantes pour le financement de ses projets, souligne un responsable de Sonelgaz. L'augmentation des prix de l'électricité et du gaz plane sur le marché national. C'est ce que laisse entendre le responsable de la Commission nationale de régulation de l'électricité et du gaz (Creg), Nadjib Othmane, dans une déclaration faite hier à la Chaîne 3 de la Radio nationale. L'intervenant a rappelé, au passage, que la consommation algérienne de gaz doublera dans les dix années à venir selon une étude réalisée par la Creg. Ainsi, la demande locale en gaz naturel pour la prochaine décennie oscillera entre 49,6 et 67,1 milliards de m3 contre une consommation de 25,6 milliards de m3 en 2007. La demande globale du marché national en gaz naturel atteindra, de ce fait, à l'horizon 2017, les 49,6m3 selon une faible estimation, les 55,2 m3 à moyenne estimation et les 67,1 m3 à forte estimation. De son côté, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, est, rappelle-t-on, en faveur de l'augmentation des tarifs de l'électricité, expliquant que les prix actuels n'assurent pas à la Sonelgaz des rentrées suffisantes pour le financement de ses projets. Le département de l'Energie et des Mines a proposé une seconde alternative qui consiste à subventionner Sonelgaz au cas où le gouvernement s'opposerait à l'augmentation des tarifs de consommation de l'électricité. Pour le ministre en charge du secteur, ces deux solutions permettront à Sonelgaz de juguler son déficit et réaliser par là même ses propres investissements, à savoir le développement de ses réseaux et la satisfaction de l'évolution croissante de la demande intérieure de l'électricité estimée à 5% chaque année. Sur un autre registre, les parlementaires ont refusé l'augmentation du prix du gasoil. M.Khelil a expliqué que son département a demandé cette augmentation dans le but d'encourager la consommation de l'essence et du GPL car ces deux produits sont moins polluants que le gasoil. Par ailleurs, notons que Chakib Khelil est depuis hier à Washington pour prendre part au Forum algéro-américain de l'énergie (2009 US-Algeria Energy Forum). Cette rencontre, organisée par le Conseil d'affaires algéro-américain, portera notamment sur le développement des énergies renouvelables, les perspectives de la production de l'électricité et le programme de l'efficacité énergétique en Algérie. A ce propos, l'Algérie multiplie ses efforts dans l'objectif d'atteindre un taux d'intégration de 6% de la production de l'énergie électrique à travers l'utilisation de l'énergie solaire en 2015 et prévoit de porter ce chiffre à 10% en 2027. L'Algérie, rappelle-t-on, compte un gisement solaire classé parmi les plus importants au monde avec plus de 3000 heures de soleil par an. Seule une infime partie est utilisée, puisqu'elle ne produit que près de 1 Mégawatt alors que la production nationale d'électricité est évaluée à 6000 mégaWatts, indiquent les experts algériens. Mais il faut savoir aussi que les coûts d'investissement dans ce domaine sont exorbitants et sont à l'origine de ce retard cumulé par l'Algérie qui fait aussi face à un problème de non-maîtrise de la technologie. Il est à rappeler que le potentiel national en matière d'énergies renouvelables, notamment solaire, encore sous-exploité, intéresse beaucoup les étrangers, surtout les Allemands, leaders mondiaux en la matière. Toutefois, ces derniers estiment être freinés dans leur ambition de conquérir le marché algérien à cause de l'absence d'un cadre juridique favorisant la venue d'investisseurs qui ont besoin d'une sécurité au niveau des prix de l'énergie solaire. Le gouvernement algérien prépare donc l'après-pétrole et est en train d'explorer toutes les pistes pouvant lui garantir des énergies de substitution.