«Ce système est le pire des systèmes que les réformes ont imposé aux étudiants...», estiment les enseignants. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, n'est pas à la page semble-t-il, par rapport au rejet du système LMD. «Je considère que le système LMD est une réussite puisque il n'y a pas eu de grève de la part des étudiants repoussant ce système d'enseignement», a déclaré, hier, M.Harraoubia à la fin d'une visite d'inspection qu'il a effectuée au Centre de développement des énergies renouvelables de Bouzaréah et à l'Unité de développement des équipement solaires de Bous Imaïl. M.Harraoubia a indiqué que les universités algériennes ont adopté le LMD pour être au diapason de l'évolution opérée dans le monde, en dotant les étudiants de tous les moyens technologiques, leur assurant une meilleure formation universitaire et favorisant les compétences. Par cette déclaration, le ministre de l'Enseignement supérieur dément les déclaration de certains recteurs de différentes universités, outre celles des enseignants. A Tizi Ouzou, par exemple, il y a environ trois jours, le vice-recteur de l'université Mouloud-Mammeri a déclaré que le nouveau système est faiblement implanté au sein de son établissement. «Le taux de pénétration n'a pas dépassé, quatre ans après son introduction, les 14% des 45.500 étudiants inscrits actuellement», a-t-il souligné. Par ailleurs, le choix du système LMD a déjà été, maintes fois, sévèrement critiqué par les enseignants. «Le système LMD est le pire des systèmes que les réformes ont imposé aux étudiants ainsi qu'aux enseignants. Le système LMD contient des programmes chargés et spécialisés qui empêchent les étudiants d'être polyvalents à la fin de leur cursus», a indiqué une enseignante de l'université Benyoucef Ben-Khedda d'Alger, qui s'exprimait sous le sceau de l'anonymat. Cette année, 110.167 étudiants sont inscrits à l'université centrale d'Alger, selon les chiffres fournis par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, dont 42,93% sont affectés au système LMD. La plus grande partie de cette catégorie est défaillante. Ces étudiants attendent 2009/2010 pour changer de système et de branche. Lors de la même visite, M.Harraoubia a évoqué les écoles d'excellence qui seront ouvertes à la rentrée prochaine. Ces écoles sont en débat depuis plusieurs années déjà. L'infrastructure est prête. Concernant les critères d'admission, le ministre rassure qu'ils seront purement pédagogiques, tenant compte des résultats obtenus au Bac et au concours institué à chaque rentrée universitaire. «Les élèves seront choisis en fonction de leur moyenne», a affirmé le ministre, soulignant qu'aucune discrimination ne sera faire à cet effet. Rappelons que l'Université algérienne a été «vidée» de ses compétences. La grande majorité a fui le pays pendant les années de feu et de braise. A cet effet, une direction générale de la recherche scientifique a été récemment créée dont la mission principale est d'établir le contact avec l'élite nationale établie à l'étranger et de faciliter son retour au pays tout en précisant qu'une commission nationale est en cours d'installation. Cette communauté scientifique établie à l'étranger prendra-t-elle le chemin du retour? Que leur propose en contrepartie M.Harraoubia?