L'auteur a précisé qu'il n'écrit pas que pour le plaisir, mais parce qu'il y a une impérieuse nécessité d'écrire. Invité, le 18 février dernier, par l'association des médecins privés de Biskra, Hamid Grine a répondu présent. Devant un parterre d'environ 300 médecins et professeurs venus des quatre coins du pays ainsi que de son éditeur, le poète Lazhari Labter, l'écrivain a tenu une conférence dans une salle de la wilaya qui a permis à l'auditoire de mieux saisir les mobiles qui le poussent à écrire une oeuvre qui compte parmi les plus importantes de la littérature algérienne de ces dix dernières années. Hamid Grine a précisé qu'il n'écrit pas que pour le plaisir, mais parce qu'il y a une impérieuse nécessité qui se fait sentir. Si écrire c'est vivre deux fois, selon Léautaud, pour Hamid Grine, c'est vivre tout court. «Certains aiment taper sur un ballon, discuter de tout et de rien, moi j'aime être devant mon lap top. Mais pas à n'importe quel moment. seulement quand j'ai la grâce! Quand j'écris je suis alors heureux» Il reconnaîtra qu'il a eu du mal à faire sortir Le Café de Gide: «J'ai mis plus de 9 mois pour accoucher de ce roman très personnel.» Maniant l'humour en parfait communicateur, Hamid Grine précisera à la suite d'une question sur ses relations avec Gide qu'il l'avait très bien connu, même si Gide était déjà mort quand lui est venu au monde! Il fera observer que Le Café de Gide n'est pas une biographie du prix Nobel, encore moins une autobiographie romancée, mais un cri d'amour à une ville dont le patrimoine architectural et urbanistique a été mis à rude épreuve ces dernières années. En fait, précisera-t-il, la grande question qui structure le roman concerne le bâti: «Qu'avons-nous fait de nos villes?» Il ajoutera, que nous ne savons pas aimer, «car aimer n'est pas détruire. Aimer c'est prendre soin de l'être ou de l'objet aimé.» On pense à Lamartine: «Objets inanimés, avez-vu une âme qui s'attache à notre âme et la force d'aimer?» La conférence de Hamid Grine a été ponctuée par une séance-dédicace qui a permis à l'écrivain de jauger sa popularité, très grande dans sa ville natale. Le wali, Saâd Agoudjil, grand défenseur des arts et des lettres à Biskra, a tenu a assister à la séance-dédicace en offrant à l'écrivain un superbe tableau du mausolée de Sidi Khaled. La soirée organisée par la dynamique association des médecins privés à sa tête le docteur Badi Houhou de Biskra, s'est terminée au son de la cornemuse du groupe folklorique de Merzoug.