Autre nouveauté, un CD jumelant le jazz avec le malouf, en collaboration avec Salim Fergani. Son nom est intimement lié à celui de Aziz Djemam, l'ancien batteur du groupe, décédé le 23 juillet 2005 à l'âge de 34 ans. Il avait fait revenir le jazz dans la cité des Ponts. Le groupe Sinouj a été créé en 2000 par le guitariste Kheiredine Dehkal et le regretté batteur Aziz Djemam, qui est aussi cofondateur du Festival de jazz Dimajazz de Constantine. Les autres membres sont Amar Zahi à la basse, Larbi Sassi au violon et Pablo Hernandez au saxophone, tous les trois ont quitté successivement le groupe pour laisser place à d'autres musiciens. Le groupe a clôturé dans le faste, jeudi dernier, la Semaine culturelle constantinoise qui s'est tenue à Riad El Feth, et comprenant un riche programme lié principalement au patrimoine artisanal et artistique. Sinouj est un groupe de formation méditerranéenne qui a tissé sa musique à partir de différentes traditions musicales du Maghreb et de l'Orient en les fusionnant avec le jazz. Issu de Constantine, ce groupe était bien parti. Aujourd'hui, il évolue tout doucement mais sûrement. Rencontre avec son fidèle compositeur et guitariste... Un mot sur le concert de ce soir, dans le cadre de la clôture de la semaine culturelle constantinoise à Alger. Hier, on a donné aussi un concert au Théâtre de Verdure d'Alger. Le concert de ce soir à la salle Ibn Zeydoun était composé de quelques morceaux de notre répertoire. Il s'agit de Majaz, le morceau qui a été composé à l'occasion de la première édition du festival Dimajazz. On a enchaîné avec Baghdad, un morceau que j'ai composé pour le groupe. Il y eut après Berablues qui veut dire berbere-arabe-blues. On a terminé par le morceau composé par le saxophoniste belge du groupe Aka Moon, Fabrizio Cassole. Un mot sur le concert d'hier soir? C'était un concert très soft. Avec une bonne ambiance. Pour le spectacle, il faut demander au public. Où en est aujourd'hui le groupe Sinouj? Actuellement, on prépare la sortie du premier album qui sortira bientôt. Peut-être le mois prochain ou juste après, Inchallah. Pour le reste, on a changé l'équipe. Le bassiste aujourd'hui est Najib Gamoura, le batteur depuis 2005, est Kim Kim c'est son nom d'artiste. A part ceux-là, il y a des invités à l'image de Kheiredine Mekachiche au violon, il joue avec nous souvent quand il le peut. Nous avons un nouveau percussionniste, Moustapha Lazli, un Bônois. Hier, on a joué avec lui. Apparemment, il a fait bonne impression. Voilà, c'est toute l'équipe actuelle. Il y a un noyau et à chaque fois, il y a des invités. Il y aussi moi à la guitare. Qu'allons-nous découvrir dans cet album? C'est notre premier album. On va découvrir les morceaux qu'on joue souvent sur scène, ainsi que d'autres nouveautés. C'est une autoproduction. On a tenté d'aller voir des éditeurs mais souvent, ils ne sont pas intéressés. Et puis, cela ne nous intéresse pas de le confier à quelqu'un pour le laisser après dans un tiroir. On a donc pris la décision de le produire et de le gérer par nous-mêmes. S'il y a quelque chose à gagner, on le gagnera nous-mêmes. Où en est Sinouj en termes d'évolution musicale? Vous savez, chaque fois qu'on joue un nouveau morceau, cela nous entraîne à évoluer. Même si on ne le ressent pas forcément. Et puis, chaque fois qu'on ramène un nouveau musicien, une nouvelle expression musicale vient se greffer à notre musique. C'est aussi cela l'évolution, cette nouvelle image, ce nouveau son qui sont apportés. Ce quelque chose de différent est important pour nous. Qu'avez-vous fait depuis un an. Peut-on connaître les concerts que vous avez donnés? A l'étranger, on a joué en Espagne, Madrid, Barcelone, Badakot, une ville frontalière du Portugal et aussi aux Pays-Bas. Ici, en Algérie, on a joué dans beaucoup d'endroits, Tlemcen, Sidi Bel Abbès, Chlef, Alger plusieurs fois et à Constantine. Des projets? Il y a un nouveau projet qu'on est en train de préparer. C'est un nouveau CD qu'on a déjà enregistré. Il sortira d'ici le mois de juin. Il ne s'agit plus de Sinouj, mais de la formation El Koudiati, en collaboration avec l'artiste Salim Fergani. On a tenté de fusionner le malouf avec le jazz. Ce projet a été parrainé par Mme la ministre de la Culture. Il sortira bientôt. Sinouj a-t-il été convié à prendre part au Festival culturel panafricain d'Alger? Je ne sais pas. Pour l'instant, on n' a pas été contactés.