L'Union africaine (UA) tenait, par ailleurs hier, à son siège d'Addis Abeba, une réunion d'urgence de son Conseil de paix et sécurité sur la crise malgache. Le chef de l'opposition malgache, Andry Rajoelina, a refusé hier la tenue d'un référendum de sortie de crise proposée la veille par le président Marc Ravalomanana, qui a perdu le soutien d'éléments de la garde présidentielle ayant fait défection. L'Union africaine (UA) tenait elle hier à son siège d'Addis Abeba une réunion d'urgence de son Conseil de paix et sécurité sur la crise malgache. «La position de l'UA a déjà été annoncée à plusieurs reprises: il s'agit de rejeter toute forme de changement anticonstitutionnel de pouvoir», a indiqué un responsable du Département paix et sécurité de l'UA, à l'ouverture des débats qui se tiennent à huis clos. «Nous ne sommes pas intéressés par ce référendum», a déclaré Andry Rajoelina à son arrivée au siège de la radio-télé malgache. Dimanche, M.Ravalomanana avait affirmé être prêt à organiser «un référendum si c'est nécessaire» pour régler la crise ouverte avec l'opposition. «Je reste au pouvoir. Je n'ai pas peur d'un référendum si c'est nécessaire», avait lancé le chef de l'Etat à 5000 de ses partisans rassemblés devant le palais présidentiel, à une douzaine de kilomètres du centre de la capitale, où il est retranché. «La population n'acceptera pas du tout un référendum. Le référendum n'est pas le souhait de la population», a affirmé M.Rajoelina. «Il n'y aura pas de référendum et nous allons mettre en place le gouvernement de transition», a-t-il réaffirmé, ajoutant: «c'est le peuple qui donne le pouvoir et c'est le peuple qui le reprend. Le président Ravalomanana n'est plus capable de présider le pays». Selon le ministre de l'Intérieur, Rabenja Tsehenoarisoa, le gouvernement «a validé le choix d'un référendum comme sortie de crise (...) Le président considère que sa démission passe par un vote de la population par qui il a été élu», a déclaré le ministre à l'issue d'un conseil des ministres tenu au palais présidentiel. «Le président a accepté de mettre un terme à son mandat si la population le demande par référendum», a-t-il affirmé. M.Rajoelina, mobilisait une nouvelle fois ses partisans hier à Antananarivo pour contraindre à la démission le chef de l'Etat après l'ultimatum qu'il lui a adressé samedi. M.Ravalomanana a rejeté cet ultimatum. En début d'après-midi, environ 5000 partisans de l'opposition étaient rassemblés. Alors que les forces de sécurité (armée, gendarmerie, police) soutiennent de facto l'opposition et que des militaires protègent Andry Rajoelina, des soldats de la garde présidentielle ont fait défection, a déclaré hier le chef d'état-major de la gendarmerie, le général Gilbain Pily. «Des membres de la garde ont réintégré de leur plein gré leurs unités de formation dans la gendarmerie, la police ou l'armée», a déclaré le commandant de la gendarmerie, ajoutant: «une vingtaine d'éléments d'escorte de la garde ont rejoint la gendarmerie». Les effectifs de la garde présidentielle sont estimés à environ 500 hommes. Dans un communiqué dimanche soir, la présidence avait affirmé que «toute la garde présidentielle est présente et bien renforcée à Iavoloha et au palais présidentiel». Interrogé hier, le chef d'état-major de l'armée, le colonel André Andriarijaona, a indiqué qu'il «n'avait pas le contrôle actuellement de la garde présidentielle».