Les prix sont devenus inaccessibles, même pour les salaires moyens, que dire alors des petites bourses... «Il faut que l'Etat s'intéresse de plus près à ce qui se passe dans les marchés des fruits et légumes.» Ce sont les propos recueillis auprès des Constantinois venus faire leurs courses quotidiennes au marché Boudjeriou. Les prix sont devenus inaccessibles, mêmes pour les salaires moyens, que dire alors des petites bourses. La pomme de terre est plafonnée à 60 DA, les oranges à 80 et que dire de certaines variétés de fruits et légumes devenues hors de prix. «C'est absurde!» s'exclame un père de famille avant d'enchaîner: «Vous croyez que c'est une vie, on n'arrive même plus à nourrir convenablement nos enfants. Franchement, avec mon misérable salaire, comment vais-je pouvoir assurer leurs soins ou leur scolarité?» s'inquiète-t-il. A priori, les gens rentrent souvent chez eux sans avoir rien acheté. Dans ces conditions, beaucoup de ceux que nous avons interrogés dans ce sens, estiment qu'il n'y a aucun contrôle et encore moins une maîtrise des prix au niveau des commerces quand les revendeurs, au profil bas, profitent de toutes les opportunités pour rendre la vie plus dure aux citoyens. Une mère de famille dira, dans ce contexte: «Ils imposent leur loi mais jusqu'à quand le pauvre citoyen se soumettra-t-il à ces injustices qui ne peuvent être justifiées.» Même si l'Etat tente un semblant de contrôle pour assurer une vie décente au peuple, il n'en reste pas moins que la libération sauvage du commerce devient un os et pour la population et pour l'Etat. Dire que ces hausses intempestives interviennent en pleine campagne électorale. L'on est plutôt inquiet quant à l'avenir, car au rythme où vont les choses, on va droit vers la catastrophe du fait que les produits alimentaires connaissent tous les jours des augmentations que rien ne justifie et qu'aucune mesure n'est venue tempérer. Un autre citoyen souligne: «Cela fait plus d'un mois que mes enfants n'ont pas goûté à la viande et ne savent plus ce que c'est un fruit. Que voulez-vous que j'ajoute?» «Les prix de la viande rouge ont atteint les 1000 DA à Constantine alors que les fruits coûtent entre 150 et 300DA». Il est clair que la population ne cache plus son indignation. Elle n'arrive plus à joindre les deux bouts et souvent les Constantinois, à l'instar des autres citoyens algériens, finissent le mois endettés! Certains se sont même interrogés sur ce qui va advenir au mois de Ramadhan si cette hausse perdure. Il est généralement devenu normal de voir les prix plafonner durant ce mois et s'ils persistent ainsi, l'on se demande quel niveau vont-ils atteindre d'ici le Ramadhan! En attendant, les gens continuent de vivre dans l'espoir que l'Etat mette un terme à l'appétit démesuré de ces drôles de gourmands.