Ce brigand du désert est actuellement dans l'oeil du cyclone car même les Américains veulent sa tête. Longtemps réfugié au nord du Mali, après l'échec des pourparlers pour sa reddition, l'émir Mokhtar Ben Mokhtar (MBM) a refait surface, dernièrement, au Sud d'où il confirme son penchant néfaste pour les nombreux trafics. Profitant de la situation actuelle relative à la campagne électorale, cet émir qui a sévi au sein de l'AIS (Armée islamique du salut) puis du Gspc, s'étant transformé en grand contrebandier, a tenté de faire une transaction de trafic d'armes à Ouargla, ces derniers jours. Des sources sécuritaires très au fait du dossier terroriste, ont affirmé que le lot d'armes allait être acheminé depuis la Libye vers le lieudit Ghil dans la wilaya de Ouargla, une localité située juste aux frontières algéro-libyennes. Le groupe terroriste chargé de cette opération a été accroché, il y a deux jours, par les forces de sécurité dans cette même région et un terroriste a été éliminé. Selon nos sources, MBM faisait partie du groupe accroché mais a réussi à prendre la fuite. Les forces de sécurité ont fait intervenir les hélicoptères d'assaut et l'opération militaire s'est étendue jusqu'a Hassi Lefhel où les terroristes auraient pris la fuite. Parmi le groupe se trouvaient également un certain Yahia Abou Ammar et Abdel Malek El Soufi. C'est un certain Al Hadj de la tribu d'Al M'hamia du Niger qui devait accomplir la transaction avec MBM. Le groupe est composé de 40 terroristes de katibet al Moulathamine. C'est la première fois que Mokhtar Ben Mokhtar sort de son mutisme depuis l'échec des négociations entamées par des intermédiaires, dont Hadj Bettou, en sa faveur avec les services de sécurité. Devenu brigand du désert, ce contrebandier-terroriste s'est investi dans d'autres «créneaux». Il s'est mis au trafic de véhicules volés et à l'immigration clandestine avec la complicité des contrebandiers du Niger et du Mali. Avant 2007, il croisait ses activités entre In Azoua dans la wilaya de Tamanrasset, Oued Snif et El Meghaïr. Ses complices proviennent d'Adrar, Timimoun et Béchar, ville transit pour les candidats à l'immigration clandestine venant de l'Afrique subsaharienne. Actuellement, MBM dispose de complicités libyenne, nigérienne, malienne et des riverains de la frontière marocaine. Il a tissé une véritable toile d'araignée englobant diverses activités prohibées et très lucratives. Son divorce avec le tristement célèbre Droukdel émir national du Gspc qu'il dénoncera à plusieurs reprises, fera de lui ce fugitif pourchassé, et par les services de sécurité et par les fidèles de Droukdel. Sa parfaite connaissance du Sud et les vastes réseaux de soutien qui lui obéissent au doigt et à l'oeil, lui confèrent une puissance de parrain de la mafia. En quelques années, il est devenu aussi puissant que le cartel de la drogue de l'Amérique latine. Cela dit, ce brigand du désert est actuellement dans l'oeil du cyclone car même les Américains veulent sa tête. Il est le principal vecteur du crime organisé dans le Sud au-delà des frontières algériennes. Et c'est dans le cadre de la lutte antiterroriste et le crime organisé qu'a eu lieu dimanche dernier à Alger, un séminaire international traitant justement cette question avec la participation de spécialistes de différents pays.