Il n'est pas certain que le Sommet du G20 soit couronné de succès et certains membres ont déjà exprimé leurs doutes à ce sujet. Le G20 s'ouvre aujourd'hui à Londres au milieu d'un scepticisme quant aux possibilités d'apporter les prémices d'un règlement de la crise financière et économique mondiale. C'est la chancelière allemande Angela Merkel, qui s'est exprimée sur le sujet en disant qu'elle appréhende l'événement avec un mélange de confiance et de préoccupation quant aux progrès vers une régulation des marchés financiers tout en craignant que les participants ne soient plutôt enclins à essayer «de refouler et d'embellir les choses». Elle compte tout de même axer ses efforts pour un plus grand contrôle des produits financiers et des institutions qui les gèrent et qui doivent évoluer dans la transparence en allusion aux paradis fiscaux. Le président français, Nicolas Sarkozy est aussi sceptique sur les résultats du Sommet et menace même de quitter la réunion si les résultats ne répondent pas à ses attentes en matière de régulation du capitalisme financier. La France n'apprécie pas que la question des paradis fiscaux et des fonds spéculatifs ne fasse pas l'unanimité de la part de tous les membres du G20. Le président américain, Barack Obama, est certes d'accord pour la régulation de la finance mondiale mais il faut attendre la tenue du Sommet pour connaître ses visées exactes. L'opposition à de nouveaux efforts budgétaires de relance est tout aussi réaffirmée par la chancelière allemande que par le Premier ministre japonais, Taro Aso. D'autres puissances économiques comme la Chine continuent à espérer des résultats positifs et concrets, comme l'a souligné son président Hu Jintao, qui a montré sa disponibilité à travailler avec les autres parties pour aboutir à cet objectif. Pour la réforme du système financier international, les Chinois se distinguent du reste de leurs partenaires en appelant à la création d'une nouvelle monnaie de réserve internationale autre que le dollar, ce qui a été rejeté précédemment par les Etats-Unis. Le G20 devrait aussi se pencher sur la remise de la dette des pays pauvres, selon Sarkozy, qui annonce être soutenu dans cette quête par le Premier ministre britannique, Gordon Brown. Le ministre sénégalais de l'Economie, Abdoulaye Diop, aspire d'ailleurs à ce que la voix des pays en développement soit mieux prise en compte dans les organismes internationaux lors de ce Sommet auquel participe l'Afrique du Sud. L'Afrique met l'accent sur une représentation au sein de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. L'Algérie avait de son côté proposé dès novembre dernier, lors de la réunion du G24, regroupant les pays émergents, un comité pour étudier les conséquences de la crise mondiale. Toutefois, cette proposition émise par Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères et Karim Djoudi, ministre des Finances, n'a pas été retenue. Lors de la conférence de Doha sur le financement du développement, Djoudi a souligné que les pays sous-développés risquaient d'être confrontés à des problèmes de financement de leurs économies. Le cas de l'Algérie est toutefois particulier car elle est apte à investir dans des projets déjà programmés grâce aux ressources disponibles actuellement.