Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) poursuit le ministère de l'Enseignement supérieur devant le Conseil d'Etat. Il maintient mordicus le mot d'ordre de grève. Il y est annoncé : «Nous allons appeler les étudiants à quitter l'université parce qu'en passant les examens ils iront tout droit vers l'échec». Face à «la guerre des tranchées» imposée par l'administration aux enseignants grévistes, le syndicat des enseignants du supérieur trouve la parade: la justice. Les syndicalistes tolèrent plus ou moins le gel des salaires qui est, somme, toute, réglementaire même si cela favorise plutôt le pourrissement que le règlement du conflit. Néanmoins, ils dénoncent les manoeuvres vicieuses visant à briser l'action syndicale dont certaines mesures frauduleuses tel le recours aux contractuels et aux remplacements pour l'organisation des examens. Les enseignants, qui attirent l'attention sur la réglementation interne (université) et sociale (droit de grève) avertissent que «se substituer aux enseignants grévistes pour assurer le déroulement des examens, relève du pénal!» Après trois ans, c'est-à-dire de 1999 à 2002, les revendications du Conseil national des enseignants du supérieur restent inchangées. Pourtant, dès 1999, le ministère de l'Enseignement supérieur avait formulé un engagement cosigné, ferme, pour répondre favorablement aux exigences du partenaire social en matière de logement, de salaire et de statut. Or à ce jour, le cahier de revendications du syndicat est au point «zéro». Avec leur énième grève, les enseignants du supérieur tiennent, coûte que coûte, à mettre un terme à «l'état de grâce» qui a toujours caractérisé la gestion de l'université algérienne. Voilà qu'au quarantième jour du boycott des amphithéâtres, c'est cet ex-recteur de l'université de Bab-Ezzouar et enseignant qu'est le Dr Harraoubia qui prend les rênes des campus. L'on attend de lui qu'il assume ses responsabilités. Au Cnes l'on attend également beaucoup de M.Tayeb Louh, l'actuel ministre du Travail, et de la Protection sociale, mais ex-animateur du Syndicat des magistrats qui avait à coeur de défendre la loi et la réglementation de la République. Il a souvent été soutenu par les enseignants.