A terme, la Bourse d'Alger pourrait ouvrir son capital si des intermédiaires privés entrent en force dans son conseil d'administration. Les entreprises privées ont déjà émis des obligations cotées en Bourse mais aucun opérateur privé n'a obtenu d'autorisation pour vendre ou acheter des actions au profit des citoyens. C'est désormais chose faite avec l'agrément délivré, jeudi dernier, par la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob) au cabinet conseil en ingénierie financière Stratégica Finance, dirigé par Lachemi Siagh et qui sera ainsi le septième intermédiaire en opération de Bourse (IOB). Stratégica devra procéder à une souscription au capital de la Bourse d'Alger à hauteur de 2 millions de DA au minimum. Elle pourra aussi participer à son conseil d'administration. C'est un pas important dans l'architecture de la Bourse car si le nombre d'opérateurs privés augmentait, les privés seraient majoritaires. Si les intermédiaires représentant les banques publiques venaient à se retirer, la Bourse serait entièrement entre les mains des privés. Jusqu'à présent, l'un des reproches faits à celle-ci est qu'elle est entièrement de constitution publique et qui vend des entreprises publiques à des institutions publiques alors que ce n'est pas du tout sa finalité. C'est un état de fait qui change petit à petit avec l'accès des entreprises privées à la cotation et la création d'intermédiaires privés. Stratégica finance, qui est une société par action au capital social de 665 millions de DA est détenue par la Deutsche Securities Algeria et l'entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée Eurl Kalam Com, qui n'a obtenu son agrément qu'à titre provisoire en attendant de libérer le montant de sa participation à la Bourse. Les activités auxquelles elle pourra s'adonner sont délimitées par la Cosob qui lui permet d'entamer la négociation pour compte de tiers ou pour propre compte, le conseil en placement de valeurs mobilières et de produits financiers. Stratégica finance pourra également assurer la garantie de bonne fin et la prise ferme d'émission de titres ainsi que le conseil en entreprises en matière de structure de capital, de fusion et de rachat d'entreprises, selon la Cosob. Stratégica a déjà accompagné le groupe Dahli qui a lancé un appel à l'épargne publique de 8,3 milliards de dinars même s'il n'en a obtenu que moins de trois milliards pour son projet Alger Medina. Avec cet agrément, le cabinet rejoint les six autres IOB constituées par la BNA, la Badr, la BDL, la Cnep, la BEA et le CPA. Actuellement, il n'y a que Saidal et El Aurassi qui ont émis des actions alors qu'Eriad Sétif s'est retirée de la Bourse.