«Le candidat Bouteflika m'a chargé de vous dire que sa visite à Tizi Ouzou restera inoubliable.» Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique a affirmé, à partir de Tizi Ouzou, que le problème de la prise en charge de tamazight est définitivement réglé avec le lancement d'une chaîne de télévision. «Bouteflika a aussi promis de créer une académie berbère», a rappelé Ahmed Ouyahia tout en revenant sur le fait que tamazight est désormais enseignée et constitutionnalisée en tant que langue nationale. Toutes ces mesures ont fait dire au chef du RND que tamazight n'est plus marginalisée. Ce qui doit désormais permettre, à ses yeux, à la région de Kabylie de ne plus être un champ de bataille dont les ficelles sont tirées par ceux qui ont fait de cette région un fonds de commerce: «Le commerce sur votre dos, ça suffit!», a-t-il martelé en direction de l'assistance. S'exprimant pendant quarante minutes en kabyle, l'orateur a averti: «La Kabylie ne doit plus servir de terrain pour des luttes stériles», allusion aux appels au boycott. L'orateur a affirmé que l'heure est maintenant à la reconstruction de la région afin de pouvoir rattraper le retard, comme il s'est longuement attardé sur la nécessité de poursuivre la lutte contre le terrorisme. A ce sujet, il a noté: «Les terroristes ont désormais le choix entre se rendre ou mourir. S'ils se rendent, les portes leur seront ouvertes grâce aux dispositions de la loi sur la Réconciliation nationale». Ahmed Ouyahia a tenu à revenir sur la visite du président candidat vendredi dernier. «Avant de venir ce matin, il m'a demandé de vous transmettre un message. Le jour de sa visite à Tizi Ouzou, il ne l'oubliera jamais. Il m'a confié que c'est un jour qui a ouvert une nouvelle page dans l'histoire de l'Algérie». La veille, Ahmed Ouyahia a tenu presque le même langage à Béjaïa où il s'est montré pédagogue et rassurant, appelant tout un chacun à la solidarité et l'union pour faire face aux défis de l'heure. «L'Algérie a besoin de joie et de paix», a estimé Ahmed Ouyahia. Abordant la période noire du terrorisme, il s'écriera: «Vive les patriotes!» façon à lui de leur rendre hommage. Sur sa lancée, il soutiendra que «la paix a besoin d'être renforcée». Aux martyrs d'avril 2001, une tragédie qui a laissé des traces, il s'inclinera à leur mémoire, estimant qu'«il faut se mobiliser pour combattre le terrorisme». Par ricochet, il indiquera que «tant que l'homme a peur il n'y aura point d'investissement». «On a besoin de paix ici et ailleurs», dira-il. «Bouteflika a tenu sa parole, la paix est revenue, la concorde et la réconciliation nous ont rassemblés» a-t-il ajouté. En ralliant Akbou, la deuxième ville de la wilaya, Ouyahia s'est permis un autre meeting à la crèche communale. Usant du verbe de vérité, le secrétaire général du RND s'est montré pédagogue, incitant les gens au travail, à la solidarité et à l'union. «Il faut en finir avec la République de l'import-import», a-t-il tenu à préciser, estimant par la même occasion l'enveloppe d'importation à plus de 8 milliards de dollars par an.