Le sourire pouvait revenir sur les lèvres même si ce n'était pas l'affluence tant espérée. Au niveau de la wilaya, trois enseignements sont à tirer de cette quatrième élection présidentielle pluraliste: sept électeurs sur dix ne se sont pas rendus aux urnes, la défection de nombreux observateurs au niveau des centres de surveillance des élections et l'omniprésence des représentants dûment mandatés du candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika dans chaque bureau de vote que nous avons eu l'occasion de visiter. Après avoir accueilli tour à tour les six candidats à la présidentielle d'avril 2009, la capitale des Hammadites a ouvert les portes de ses bureaux de vote jeudi à huit heures tapantes, pour permettre aux électeurs d'accomplir leur devoir de citoyen. Vers les coups de 10 heures, le taux de participation de près de 3% annoncé par les services du ministère de l'Intérieur laissait augurer d'un faible taux de participation. Le scénario de la présidentielle 2004 allait-il se répéter? Cette année-là, le taux de participation avait affiché 16,08% sur l'ensemble du territoire que compte la wilaya de Béjaïa. Il y avait une raison tout à fait légitime à ce timide début des opérations: les Béjaouis ont vaqué à leurs occupations le plus normalement du monde. La plupart des commerces ont levé leurs rideaux. Boulangers, marchands de fruits et légumes...pizzérias, cafés et restaurants attendaient de potentiels clients qui se sont faits plus rares que d'habitude. La circulation était cependant plus fluide pour une première journée de week-end et les bus de transport de voyageurs n'ont pas cessé leurs navettes assurant le déplacement des usagers d'un quartier à l'autre de la ville. Quelques couples ont même choisi de s'unir ce jour-là. Nous avons rencontré, chemin faisant, trois cortèges sur le boulevard de la Liberté, au carrefour de Nacéria, non loin de la direction de campagne du candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika. Les klaxons des voitures communiaient avec la musique non-stop et rythmée qui parvenait de l'imposant immeuble où trône depuis le début de la campagne électorale un poster géant du président de la République.Une date qui ne s'oubliera pas de sitôt pour ces tourtereaux qui ont choisi de convoler en justes noces ce jour-là. Un heureux présage pour le chef de l'Etat qui a décidé de briguer un troisième mandat. C'est le sentiment qui se dégageait en tous les cas, et dont nous allions prendre acte dès l'enceinte du centre de vote, le CEM Belkacem-Méziani, franchie. Il fait face au QG de campagne du candidat que soutient l'Alliance présidentielle. Il est composé de 11 bureaux. Sur les six que nous avons choisi de visiter, la même ambiance régnait. Un air de fête se dégageait. Tout était impeccablement organisé. Les portraits des six postulants à la magistrature suprême étaient rangés côte à côte et faisaient face aux éventuels électeurs. Ceux que l'on a rencontré et abordé nous ont laissés entendre qu'ils étaient venus voter pour «la continuité et la stabilité». Ici, le discours de campagne de Bouteflika semble avoir fait mouche. Il était 16 heures et le taux de participation atteignait allégrement les 25%. Le sourire pouvait revenir sur les lèvres même si ce n'était pas l'affluence tant espérée. C'est ce que nous avons pu confirmer au centre Azzoug, à l'école Ibn-Rochd, à celle du Chahid Bouaoudia située tout à fait en haut de la cité Rabéa ou au lycée Hammadia. Les bureaux de vote ont commencé à fermer leurs portes à 19 heures. Aucun incident n'a été signalé. Vers 21heures, les premiers résultats sont égrénés sur les ondes de radio Soummam qui a assuré une couverture remarquable de cette élection présidentielle. L'on se dirigeait tout droit vers un plébiscite de Abdelaziz Bouteflika. Au niveau de sa direction de campagne c'est déjà la fête, des cortèges de voitures sillonnent les rues de la ville pour laisser éclater leur joie. Abdelaziz Bouteflika venait d'être porté pour la troisième fois consécutive à la tête de l'Etat. La wilaya de Béjaïa lui a accordé plus de 80% de ses suffrages.