Les chefs de délégation ont établi leur constat: «Ni fraude, ni réclamation, ni dépassement.» «Nous n'avons constaté aucun cas de fraude, nous n'avons enregistré aucune réclamation, nous soulignons que l'élection présidentielle algérienne du 9 avril s'est déroulée dans une transparence totale.» Tel est le constat établi par les présidents des missions d'observateurs internationaux présents à Alger à l'occasion de l'élection de jeudi dernier. En animant une conférence de presse avant-hier soir au Centre international de presse (CIP), les chefs des missions d'observation de l'Union africaine (UA), de la Ligue arabe et de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) ont enfoncé les malheureux candidats à cette échéance qui crient encore à la fraude. Interpellé par la presse sur cette question, le président de la mission d'observation de l'UA, M.Joaquim Alberto Chissano, répond: «Nos équipes déployées à travers les 48 wilayas algériennes n'ont fait état d'aucun cas de fraude. Les candidats eux-mêmes n'ont introduit aucun recours sur le sujet en question. Nous n'avons reçu aucun recours.» Et de rassurer: «Le président du Conseil constitutionnel nous a assurés de nous communiquer à la minute les recours des candidats.» L'ancien président du Mozambique ne s'est pas arrêté là. Il est allé même demander aux candidats: «Où étaient vos représentants?». Chadli Neffati, de la Ligue arabe, répond: «Dans tous les bureaux de vote visités, nous n'avons rencontré aucun représentant des candidats. A Alger nous rencontrons souvent les représentants du candidat Abdelaziz Bouteflika.» M.Neffati se porte témoin oculaire. «Moi-même j'ai participé à l'opération de dépouillement, j'ai pris note. J'étais frappé par l'absence des contrôleurs des autres candidats.» C'est le même constat établi par Tufan Sukru, chef de mission d'observation de l'OCI. «Nous ne pouvions pas être présents dans tous les bureaux de vote, mais là où nous nous sommes rendus, nous n'avons pas enregistré de dépassement, ni de réclamation des candidats. J'affirme de mon côté que nous avons rencontré seulement quatre contrôleurs du candidat Bouteflika», a t-il dit. Et d'insister: «Pas un observateur des autres candidats.» Dans leurs différents rapports, les observateurs ont salué le «climat de sérénité, de liberté et responsabilité» dans lequel le scrutin s'est déroulé. Les représentants de l'Union africaine ont fait ressortir «la détermination du peuple algérien à prendre sa part dans la consolidation de la démocratie par une participation significative au scrutin, ainsi que le fonctionnement satisfaisant des bureaux de vote, et la transparence du dépouillement des suffrages». M.Alberto Chissano a tenu à soulever, en prévision de la prochaine élection présidentielle au Mozambique, trois recommandations. Il s'agit de «l'implication des observateurs locaux dans le processus, une meilleure gestion des bulletins non utilisés et le renforcement de la sécurisation du scrutin par l'utilisation de l'encre indélébile». M.Neffati a relevé que l'élection s'est déroulée dans un «climat serein», où les électeurs ont accompli leur devoir civique en toute liberté. Quant au chef de la mission d'observation de l'OCI, M.Sukru, il a fait ressortir la satisfaction de ses observateurs quant au «bon déroulement» du vote et la participation massive du peuple.