Les opérateurs économiques verraient d'un bon oeil un geste du gouvernement allant dans le sens de l'allégement des charges fiscales. Le président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (Cgea), Habib Yousfi, a indiqué que la prochaine tripartite devrait être axée sur l'assainissement de l'environnement de la PME afin de parvenir à un niveau élevé de compétitivité. Ce dossier est primordial pour le patronat, selon notre interlocuteur, car c'est à lui que revient la mission de la création de l'emploi et de la richesse. Par assainissement de l'environnement, ce responsable entend notamment la lutte contre les phénomènes conduisant à la fragilisation du tissu productif. C'est le cas pour le marché informel et la contrefaçon. Il est précisé que ce sont là des tâches qui reviennent à l'Etat qui demeure interpellé pour trouver des solutions idoines et permettre aux entreprises locales de se débarrasser des entraves à leur évolution. Yousfi souligne aussi que les taxes qui sont imposées au secteur productif sont toujours très lourdes et il verrait d'un bon oeil un geste du gouvernement allant dans le sens de leur allégement. A propos de la décision du président de la République d'augmenter le Salaire national minimum garanti, Yousfi n'a pas voulu s'étaler sur le sujet. Il demande néanmoins des précisions sur ce type d'augmentation. Il estime, en outre, que des contreparties sont nécessaires afin que les entreprises puissent supporter cette charge. La condition pour la réussite de cette décision est celle de l'augmentation de la productivité. Chose qui ne pourrait être réalisée sans l'assainissement de l'entreprise, qui est un thème cher au responsable de l'organisation patronale. A une question sur la refonte du Code du travail, Yousfi estime que ce dossier doit aussi faire l'objet d'une tripartite. Il déplore que le ministère du Travail n'ait pas informé le patronat sur le contenu de ce texte. Ce dernier n'est pas dépourvu d'intérêt, y compris pour les modalités de calcul du Snmg. La révision de l'article 87 bis de la loi sur la relation de travail, demeure toujours une revendication du patronat. Les discussions autour de ce point doivent être insérées dans le cadre de la révision de cette loi, selon Yousfi. Pour rappel, cet article prévoit que «le Salaire national minimum garanti comprend le salaire de base, les indemnités et primes de toute nature à l'exclusion des indemnités versées au titre du remboursement de frais engagés par le travailleur». Même l'Ugta a demandé que les indemnités et les primes ne soient plus intégrées dans le calcul du salaire et l'actuel Premier ministre avait déjà promis, depuis plusieurs années, que cette révision devait intervenir en accord avec les partenaires sociaux sans que cela n'ait jamais abouti. La question du salaire est très sensible car si l'on prend pour exemple le cas du 1,6 million de fonctionnaires, on s'aperçoit que la masse salariale est de plus de 600 milliards de dinars par an et qu'une augmentation de 1% coûte 6 milliards de dinars. En tout état de cause, Yousfi indique que le futur Code du travail doit être plus souple car dans le cas contraire, l'entreprise «sera étouffée», ce qui serait contre-productif en matière de création d'emplois. Sur le plan des relations de l'Algérie avec les organisations économiques et commerciales régionales et mondiales (OMC, UE, Zone arabe de libre-échange), Yousfi pense que la prudence est de mise afin que les marchandises étrangères n'inondent pas le marché national.