Les pays concernés se sont avant tout efforcés de combler les lacunes de leur législation afin de prendre en compte les crimes et délits liés à la cybercriminalité. L'hydre terroriste sera-t-elle définitivement éradiquée un jour? Les moyens déployés à cet effet en Algérie, un pays ayant souffert du terrorisme, risquent de s'avérer infructueux. Compte tenu de l'imminence du danger, des experts internationaux se rencontrent depuis hier à Madrid. La rencontre qu'abrite la capitale espagnole «sera rehaussée par la présence de nombreux experts internationaux», a annoncé le ministère espagnol des Affaires étrangères. Il s'agit de la 16e réunion du Comité des experts sur le terrorisme (Codexter) du Conseil de l'Europe, groupe de travail intergouvernemental composé d'experts du terrorisme. Face à la menace mondiale, la lutte contre les attaques informatiques et le cyber-terrorisme se structure davantage à l'échelle internationale. Ces dernières années, les pays se sont avant tout efforcés de combler les lacunes de leur législation afin de prendre en compte les crimes et délits liés à la cybercriminalité. De nos jours, la donne a changé. Il ne s'agit plus d'un terrorisme classique que les services de sécurité peuvent maîtriser aisément. L'usage d'une technologie sophistiquée, fruit d'une recherche plus étendue sur Internet, incluant des listes des mails, des forums de discussion, des journaux ou blogs, ainsi que des supports audio et multimédias, donne du fil à retordre à ces services. Même les pays leaders dans le domaine sécuritaire, les USA en tête, sont dépassés par les faits. Les attentats du 11 septembre 2001, ont pris au dépourvu les services de renseignements américains. Le FBI est surnommé «Famous But Incompetent» (célèbre mais incompétent), et la critique enfle, accusant les «AS» de l'espionnage outre-Atlantique d'accorder trop de place à la technologie au détriment des hommes. La NSA (National Security Agency) surveille les informations provenant de sources aussi variées que la radio, la télévision, le téléphone ou Internet, sans pour autant arriver aux résultats escomptés. Les experts considèrent que les agences de renseignements peinent à suivre le rythme des changements technologiques. De plus en plus de communications passent par les fibres optiques. Or, à la différence des communications par onde, l'espionnage moderne est supposé se connecter directement aux lignes, procédure complexe. La NSA, à titre d'exemple, ne semble pas en mesure, non plus, de lutter efficacement contre les messages cryptés. Or, certains spécialistes estiment que les réseaux terroristes de Oussama Ben Laden auraient utilisé de tels messages pour les opérations du 11 septembre. Si les Etats-Unis ou d'autres nations concernés par ce phénomène sont en train de perdre une guerre contre le terrorisme, c'est bien celle très technologique du cyber-espace. C'est la raison pour laquelle des pays sous une menace permanente cherchent des solutions adéquates. L'Espagne abritera à partir de jeudi une autre rencontre organisée conjointement par l'Espagne, le Conseil de l'Europe et le Comité interaméricain contre le terrorisme, consacrée exclusivement au terrorisme et à la cyber-sécurité. Cette réunion de deux jours sera également l'occasion pour les experts internationaux de partager leur expérience dans la lutte contre l'utilisation de l'Internet à des fins terroristes. Les travaux seront organisés en deux sessions au cours desquelles les participants traiteront deux sujets importants: «L'utilisation d'Internet à des fins terroristes: Internet comme outil de soutien au terrorisme» et «Internet et les structures fondamentales comme objectifs de cyber-attaques terroristes».