l “En 2006, la cybercriminalité a engendré 200 milliards de dollars de revenus contre 16 milliards de dollars, seulement, en 2002. Alors que la pornographie détient, à elle seule, une part de marché de 85% du total des sites non autorisés.” C'est ce qu'a révélé M. Rafik Bencheraït, conseiller principal chargé de la sécurité chez IBM, lors d'une conférence qu'il a animée, jeudi dernier, au Centre culturel français de Constantine sur “les nouveaux visages de la cybercriminalité”. Lors de son intervention, le conférencier a abordé les différents aspects de cette nouvelle forme de crime qui se caractérise, selon lui, par le non-respect des lois, notamment la vie privée, les droits de l'Homme ou encore la souveraineté des pays. “Les criminels de l'Internet sont généralement animés par un sentiment d'impunité, car ils se croient à l'abri des lois. On appelle ça le syndrome du pas vu, pas pris”, explique-t-il. S'agissant de la cybercriminalité en Algérie, le conférencier a qualifié cette dernière de “paradis de l'Internet”. En effet, l'absence de législation de comportement sécuritaire, et également, la méconnaissance des méandres de l'Internet font que la cybercriminalité prend des proportions inquiétantes. Un état de fait qui placerait, selon lui, l'Algérie parmi les Etats délinquants, avec l'ex-URSS en pole position, suivies des USA, de la Chine, de la Corée du Nord et enfin le Moyen-Orient. Avant de conclure, M. Bencheraït, le patron du département sécurité, gouvernance et gestion de risque chez le groupe IBM, s'est contenté de dire qu'en matière de protection contre la cybercriminalité, “le maître-mot est la sensibilisation et l'éducation des plus jeunes”, qui sont, selon lui, les plus vulnérables, notamment aux sites liés à la pornographie et la pédophilie. Lynda Nacer