Le coordinateur de l'ONU a mis en garde contre un retour des violences, «en l'absence de progrès aussi bien en ce qui concerne la réconciliation entre Palestiniens que l'ouverture des points de passage...» Le coordinateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Proche-Orient, Robert Serry, a jugé jeudi que la situation humanitaire à Ghaza restait «alarmante», cent jours après la fin de l'offensive israélienne. «La situation est réellement alarmante. Il s'avère impossible de répondre aux besoins humanitaires et de réparer les dommages aussi longtemps qu'on ne peut faire entrer les quantités nécessaires de fuel, d'argent et de matériaux», a déclaré M.Serry, après une visite dans la bande de Ghaza. «Le temps passe et on ne voit pas de vrais progrès. Des dizaines de milliers d'habitants de Ghaza dont les domiciles ont été touchés pendant le conflit se retrouvent sans un logis adéquat dans un été éprouvant. Il est urgent de commencer à reconstruire et à réparer les maisons», a-t-il ajouté. Il a mis en garde contre un retour des violences, «en l'absence de progrès aussi bien en ce qui concerne la réconciliation entre Palestiniens, l'ouverture des points de passage, l'échange de prisonniers, la sécurisation des frontières». Il a rencontré pendant sa visite des représentants de la société civile et du monde des affaires, après avoir adressé un avertissement semblable le 25 mars. Israël maintient un strict blocus contre la bande de Ghaza depuis la prise du pouvoir du territoire palestinien par le Hamas au cours d'un coup de force en juin 2007 au détriment du Fatah, le parti du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. L'armée israélienne a effectué du 27 décembre au 18 janvier une offensive à Ghaza à la suite de tirs de roquettes palestiniennes sur son territoire. Elle s'est soldée par la mort de plus de 1400 Palestiniens dont des centaines de civils et la destruction de très nombreuses habitations ainsi que d'édifices publics. La communauté internationale a promis le 2 mars à l'occasion d'une conférence en Egypte près de 4,5 milliards de dollars pour la reconstruction de Ghaza et la relance de l'économie palestinienne après l'offensive israélienne, exigeant à cette fin la levée du blocus qui asphyxie le territoire palestinien.