Les dissidents donnent un délai d'un mois à Touati pour convoquer un congrès extraordinaire: «S'il refuse nous irons vers un retrait de confiance.» Les dissidents du Front national algérien (FNA) ne comptent pas lâcher prise. Confortés par les propos du ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zehouni, lequel a laissé entendre qu'il ne s'opposerait pas à l'organisation d'un congrès de redressement si les concernés déposent un dossier en bonne et due forme, ces derniers entendent donner «un délai d'un mois» à Moussa Touati pour qu'il «convoque dans les plus brefs délais un congrès extraordinaire», faute de quoi ils seront contraints de «procéder à un retrait de confiance». Le chef de file de cette dissidence, le député de Tlemcen, M.Benhamou, par qui la fronde a commencé, propose une «réconciliation avec Moussa Touati qui passe, selon lui, par la convocation, dans les jours à venir, d'un congrès extraordinaire ouvert aux anciens cadres ainsi qu'à ceux qui ont été exclus. Je lui conseille gentiment d'accepter la main tendue pour corriger nos erreurs, revoir notre stratégie et enfin écouter pour une fois notre base». Se fondant sur le score obtenu lors de l'élection présidentielle (200.000 votants) contre celui réalisé lors des législatives, où le FNA a engrangé un million de bulletins de vote, notre interlocuteur voit dans ce résultat un «échec personnel de Moussa Touati qui tablait sur 4 millions de voix». Un argument de poids afin de réaliser une réconciliation pour que le parti «puisse baser sa politique sur un programme de construction identique à celui du Président Bouteflika», a-t-on indiqué dans les milieux proches du FNA. M.Benhamou considère en effet, que certains axes du programme présidentiel sont en harmonie avec les aspirations du FNA, telles que «la construction de l'autoroute Est-Ouest, la politique de Réconciliation nationale et le remboursement de la dette extérieure». S'agissant de la question relative à l'entrée dans le gouvernement, notre source révèle que la majorité des cadres du parti et du conseil national du FNA sont «favorables à cette option» mais refusent «toute participation à l'Alliance présidentielle». Et pour bien expliciter cette démarche, notre source donne deux exemples pour justifier les réserves envers le «triumvirat» d'une part, leur disposition à entrer au gouvernement d'autre part. En ce qui concerne l'Alliance présidentielle, M.Benhamou juge que «cette union a littéralement dissous ces partis et leur a même ôté leur âme», tandis qu'une participation au gouvernement, ajoute-t-il, «peut s'avérer bénéfique pour le parti qui, pour l'instant, ne possède pas les capacités suffisantes pour gouverner seul» mais aussi et surtout lui éviter une «fin tragique comme c'est le cas aujourd'hui pour El Islah, le PT ou le RCD». Fort du soutien de 30 bureaux de wilaya sur les 48 que compte le parti, M.Benhamou a effectué une tournée dans plusieurs grandes villes du pays pour rallier à lui les membres influents du parti dans l'éventualité d'un congrès «extraordinaire».