La crise que couve le Front national algérien (FNA) est visiblement encore loin de trouver son épilogue. Alors que le président du parti, Moussa Touati, affirme que le ministre de l'Intérieur « l'a conforté en déclarant que le deuxième congrès du parti est légitime », les redresseurs soutiennent le contraire. « Nous avons déposé, mercredi 3 décembre, le dossier du congrès extraordinaire auprès du ministère de l'Intérieur », déclare Djilali Abdelkhalek, président élu par le congrès extraordinaire du parti, qui a rendu visite hier à notre rédaction. Le FNA vit, actuellement, un véritable imbroglio. Outre l'acceptation des dossiers des deux parties en conflit par le ministère de l'Intérieur, une action en justice a été intentée, l'été dernier, par les redresseurs contre Moussa Touati. « Nous attendons toujours la décision du Conseil d'Etat. Le tribunal de Tipaza s'est déclaré incompétent par rapport à la plainte que nous y avons déposée pour interdire la tenue du deuxième congrès du FNA. Après cette décision, nous nous sommes adressés au Conseil d'Etat. Mais Moussa Touati n'a pas gagné », a précisé notre interlocuteur. Pour Djilali Abdelkhalek – qui dit avoir le soutien de 20 membres fondateurs du FNA (figurant dans le Journal officiel) sur 25 et de 181 sur 200 (qui ne figurent pas dans le Journal officiel), ainsi que de 150 autres sur les 189 membres de l'ancien conseil national – Moussa Touati a transgressé les statuts du parti. « Il a convoqué un congrès sans consulter les membres du conseil national, dont la majorité n'a pas été convoquée aux assises », ajoute-t-il. Quant au congrès du redressement, Djilali Abdelkhalek précise que son groupe avait obtenu « une autorisation légale pour la tenue de ce rendez-vous, organisé avec la présence de 900 congressistes ».