A deux reprises, il aurait menacé, en pleine réunion, de claquer la porte. Soumis, ces derniers jours, à de fortes pressions internes, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, menace de jeter l'éponge et de démissionner de son poste au FLN si cette situation persiste encore. Pris entre le marteau et l'enclume, Abdelaziz Belkhadem ne sait plus à quel saint se vouer. A deux reprises, il aurait menacé, en pleine réunion, de claquer la porte et de laisser le parti se «débrouiller seul» face aux «appétits féroces» de certains cadres qui n'hésitent plus à afficher leur mécontentement. La colère du maître des lieux est motivée, selon une source interne, par les nombreuses pressions qu'il subit chaque jour de la part de certains hauts dirigeants du parti, qui ne semblent pas apprécier le fait que leur parti qui a été le premier à lancer et à soutenir la candidature du Président Bouteflika, ne soit pas «bien récompensé» en retour, comprendre par là qu'ils aspirent à plus de postes ministériels. A chaque rencontre, ils sortent la même antienne au secrétaire général du parti: «Qu'avons-nous gagné dans l'affaire? Rien! On a pourtant bien soutenu le Président? (...)», tels sont les reproches qu'ils adressent au secrétaire général du parti. Ce dernier, en essayant de jouer à chaque fois au pompier, commence de plus en plus à «irriter» ces derniers qui ne se privent pas entre eux de qualifier son attitude de «molle». M.Belkhadem a cru bien utile de lancer ces derniers jours plusieurs messages codés au chef de l'Etat par l'entremise de certains de ses ministres influents, mais sans résultat: à chaque fois, il se voit répondre par la négative: «Je suis un candidat indépendant et je n'ai de compte à rendre à personne.» Cette situation n'arrange sûrement pas les affaires de M.Belkhadem qui doit faire face à une «fronde» totale surtout que les deux clans qui s'affrontaient auparavant semblent faire aujourd'hui jonction - ce qui n'étonne plus personne - et sont décidés à en découdre avec leur chef. La guerre par presse interposée engagée entre le chargé de la communication du FLN, Saïd Bouhadja, et le porte-parole de la cellule de suivi du FLN dirigée par l'ex-député Mekhalif, est déjà oubliée et presque enterrée. Chaque clan essaie de ménager l'autre en prévision du prochain congrès. Même l'ambiance détestable et délétère qui prévalait au sein du FLN n'a plus sa «raison d'être», estime un membre influent du courant contestataire. Alors que tout le monde pensait que la reprise en main du parti par les «redresseurs» emmenés par leur chef de file, Abdelaziz Belkhadem, allait donner une certaine sérénité au groupe, des voix de plus en plus insistantes commencent à s'élever ces derniers jours pour «contester et condamner l'isolement politique de leur parti» au profit de son rival n°1, le RND de Ahmed Ouyahia. Pire, ils promettent un été très chaud à Abdelaziz Belkhadem s'ils n'obtiennent pas ce qu'ils «veulent», c'est-à-dire une représentativité égale - aujourd'hui le FLN est représenté par 12 ministres - ou supérieure lors du prochain remaniement gouvernemental.