La réforme du système éducatif constitue effectivement une sérieuse menace. Pour l'islamisme ou pour les constantes? C'est selon. Le parti de Djaballah a évalué les dernières élections législatives et passées en revue la situation générale du pays, lors de la session ordinaire de son majlis echouri qui s'est tenue au Nadi El Moudjahid le week-end dernier. C'est ce qu'a rapporté un communiqué parvenu à notre rédaction. Visiblement encore sous l'euphorie de sa «victoire» relative aux dernières législatives, El-Islah a relevé, dans son communiqué, que ces élections «manquent de crédibilité» puisque les résultats du scrutin du 30 mai reflètent le détournement de la volonté du peuple à laquelle le système à toujours opposé «la politique du changement des rôles, le renforcement de la position des rentiers et des promoteurs de l'occidentalisation». Se projetant dans l'avenir, et en prévision des élections locales, ce parti a appelé dans le même communiqué à «la révision de la loi et des listes électorales». El-Islah, qui a refusé de siéger au nouveau gouvernement de Benflis, adopte une autre stratégie que celle de l'entrisme ayant engendré la débâcle de son rival Nahnah. Ainsi, le staff de Benflis est présenté comme étant une menace pour les constantes nationales pour lesquelles «Djaballah et son parti sont garants». Le communiqué écrit à ce propos: «La constitution du nouveau gouvernement s'inscrit dans un plan soigneusement concocté pour déstabiliser les constantes nationales.» A cet effet, un appel a été lancé, dans le même communiqué, «à toutes les forces politiques et sociales pour se mobiliser afin de faire barrage à ce complot». Il est évident que l'allusion est faite ici aux projets de la réforme de l'école et du code de la famille. Pour l'école, les propos de Djaballah sont clairs, puisqu'il rappelle à chaque occasion et sans ambiguïté qu'«il utilisera tous les moyens en sa possession afin d'empêcher l'avènement de cette réforme». Une sérieuse menace effectivement, pour l'islamisme ou pour la société? C'est selon. En tout état de cause, les islamistes semblent avoir fait le diagnostic de la situation. Pour eux, l'entrisme n'est plus porteur, l'expérience du MSP en est la preuve. C'est ce qui expliquerait l'attitude d'opposition radicaliste adoptée par Djaballah, au sein même des institutions, au gouvernement de Benflis. Par ailleurs, le majlis echouri d'El-Islah a exprimé son inquiétude, toujours dans le même communiqué, sur «la détérioration sécuritaire et sociale en l'absence d'une politique sage qui dégagerait le pays de son malheur». Enfin, il a dénoncé le plan de paix «tissé par l'administration américaine (...) pour camoufler le terrorisme israélien».