Les mesures ayant trait à l'investissement en Algérie seront renforcées à chaque fois que le besoin se fait sentir. Intransigeant, précis et clair, était le message adressé hier, par le Premier ministre Ahmed Ouyahia aux investisseurs étrangers. L'Algérie ne reculera pas sur les dernières mesures prises dans le domaine de l'investissement. Bien au contraire, ces dernières seront renforcées quand le besoin se fait sentir. «Je voudrais saisir cette occasion pour dire que l'économie de marché est un choix sur lequel le gouvernement n'entend nullement revenir. Mais, c'est aussi son devoir de veiller pour que cette économie de marché soit saine, loyale, et surtout profitable au pays, qu'il s'agisse des travailleurs, des consommateurs ou des finances de l'Etat», précise-t-il dans son discours prononcé à la première chambre parlementaire à l'occasion de la présentation du plan d'action du gouvernement. Le Premier ministre poursuit son exposé, en affirmant que des mesures d'assainissement et de régulation du secteur sont déjà engagées. Elles seront aussi renforcées «dans le respect» des principes universels, chaque fois que l'intérêt général du pays l'exigera. L'effort que le gouvernement promet de faire, concerne l'explication de ces révisions. Bien évidemment, les précisions d'Ouyahia ciblaient les deux principales modifications prises dans le cadre de la loi de finances 2009. La première ayant trait à l'obligation faite aux sociétés d'importation étrangères activant en Algérie d'associer un partenaire économique algérien à hauteur de 30% dans le capital du projet. Et la seconde concerne le transfert des capitaux. Des mesures qui ont soulevé des inquiétudes chez les investisseurs étrangers. En promettant d'expliciter ces mesures, Ouyahia reconnaît que la communication a fait en quelque sorte défaut à la démarche du gouvernement. L'exemple le plus saillant est relevé, sans aucun doute, par les déclarations contradictoires de M.Karim Djoudi, le ministre des Finances, qui affirma, le 27 avril, à partir de Washington, que la mesure ayant trait à l'association d'un partenaire algérien dans les sociétés d'importation étrangères, n'a pas d'effet rétroactif. Avant de se rétracter le 13 mai, en marge du Forum international des finances, en soulignant que l'obligation est faite aux investisseurs étrangers déjà installés. Hier, devant les parlementaires, le Premier ministre rassure que le partenariat étranger sera sollicité. L'Algérie ne tournera pas le dos aux investisseurs étrangers comme prétendu par certains. Le gouvernement mettra à niveau les entreprises publiques encore viables et disposant de marchés. Il veillera à la conclusion de partenariat avec des opérateurs étrangers pouvant apporter un savoir-faire, pour augmenter la production et la productivité de ces entreprises publiques. Mais le choix est définitivement fait: la relance s'accompagnera du redéploiement des entreprises publiques dans le cadre de synergies économiques plus intégrées, «en associant les partenaires économiques et sociaux nationaux à la finalisation de ce dossier». La participation de l'investissement national à la valorisation du patrimoine public économique sera également encouragée avec comme objectif, la préservation des emplois et la modernisation de l'outil existant mais aussi la prévention de la spéculation sur le foncier ou sur le bâti industriel. Toujours dans le même chapitre, le Plan d'action du gouvernement prévoit le renforcement du rôle de l'Office du foncier destiné à l'investissement. Le cadre juridique pour son exploitation a été clarifié au bénéfice de l'investisseur en termes de coût et de transparence. La mise à niveau et la réalisation des zones d'investissement et d'activité se poursuivront, en accompagnement des nouvelles infrastructures de liaison et avec le souci de propager le développement économique à l'intérieur du pays. La lutte contre la corruption, la rationalisation des dépenses publiques, la transparence: trois mots d'ordre du gouvernement pour les cinq prochaines années. Ouyahia a promis hier, d'améliorer la gestion des dépenses publiques. Cela se fera à travers notamment, «la réforme des systèmes budgétaires, le développement de la planification et de la prospective, un meilleur encadrement des grands projets publics, ainsi que le renforcement de l'inspection et du contrôle». Les autorités concernées veilleront à la transparence dans les transactions. La modernisation des services fiscaux et douaniers, de ceux chargés du contrôle et de la régulation du commerce et du marché du travail est préconisée. «Cette démarche sera complétée par l'instauration de l'obligation de l'usage du chèque», note encore Ouyahia. Le Premier ministre a fortement défendu le bilan du Président Bouteflika. Il indiquera que durant les dix dernières années, l'Algérie a fortement amélioré ses indicateurs de développement humain. Le Plan d'action du gouvernement «annonce» poursuit-il, des efforts particuliers en matière de développement. Les promesses du Président durant sa campagne seront tenues: «En matière de logement, un million de nouvelles unités seront livrées durant le quinquennat», s'engage Ouyahia, qui promet que la réalisation de logements publics ou de ceux destinés à l'éradication de l'habitat précaire sera accrue, nonobstant l'encouragement à la promotion immobilière qui sera renforcé, y compris au bénéfice des classes moyennes. Concernant la lutte contre le chômage, les trois millions d'emplois seront aussi créés. L'autre promesse qui sera tenue, a trait à la révision des salaires. Ouyahia confirme que la prochaine tripartite ainsi que la finalisation du processus des textes découlant du statut de la fonction publique contribueront à l'amélioration du pouvoir d'achat des salariés. Dans le chapitre politique, Ouyahia rappelle que la réconciliation nationale c'est d'abord éliminer l'agression terroriste tout en gardant la porte ouverte à ceux qui sauront revenir vers le peuple.