Tous les observateurs le pensent. L'installation de l'ex-maître de cérémonie à l'APN M.Abdelkader Bensalah, n'est que simple formalité. Le jour où il avait quitté subitement l'APN, le plus simple des citoyens avait prédit la destination de cet homme. Pour le moment il semble être le seul candidat postulant au poste de deuxième personnalité constitutionnelle du pays. Les membres du Conseil de la nation se réuniront aujourd'hui en séance plénière pour procéder à l'élection du successeur de Mohamed-Chérif Messaâdia, au lendemain des législatives. Cette décision est intervenue, selon le communiqué du Sénat, à l'issue d'une réunion de l'instance de Coordination du Conseil de la nation, regroupant les membres du bureau, les présidents des commissions permanentes et les présidents des groupes parlementaires. Hormis le fait qu'il n'y ait aucun autre candidat pressenti, il existe toutefois plus d'une raison qui donne Bensalah comme seul favori. D'abord ce dernier est fort par la majorité que détient son parti, le RND, au sein du Conseil avec 76 membres, d'une part et de l'autre, la volonté inavouée du FLN qui cherche à garder certains équilibres au sein des instances législatives. En effet et selon toute vraisemblance le parti de M.Ali Benflis ne voit aucune objection à ce que la présidence du Sénat revienne à des membres du tiers présidentiel s'alignant sans aucun doute sur la volonté du Président de la République. Le vote à main levée, ne sera donc qu'un «plébiscite» selon des sources du Sénat. La majorité RND au Sénat avait été derrière le pressing à la Chambre basse et était le fer de lance du parti de Ouyahia dans les négociations avec le FLN qui a raflé la mise lors des dernières élections. En fait, les sénateurs du RND avaient menacé de barrer le route à toute tentative du FLN d'imposer un candidat autre que celui du RND. Les spéculations avaient commencé au Parlement lorsque les députés du RND avaient boycotté la première séance présidée par Karim Younès. Puis elles ont pris de l'ampleur avec la circulation de certains noms FLN donnés pour futur président du Sénat. Les seuls qui étaient en course, MM.Belkhadem et Bessaïah ne seront pas présents demains puisque le premier demeure toujours chef de la diplomatie et le deuxième ambassadeur au Maroc Le RND, malgré la crise très controversée qu'il traverse, était prêt à tout faire pour maintenir une partie des acquis à la faveur des élections de 1997. L'obtention de cinq portefeuilles ministériels, la nomination du chef du parti, Ouyahia, au poste de ministre d'Etat représentant personnel du Président, puis l'élection de Bensalah à la tête de la haute Chambre, font que les exigences du RND sont désormais satisfaites. Lui qui a failli disparaître de l'échiquier politique.