L'Itga a bénéficié de «graves» complicités au sein de Sonatrach. Le tribunal criminel près la cour d‘Alger a décidé hier, de renvoyer l'affaire de malversation impliquant deux cadres de la Sonatrach et un ressortissant français, à la fin de la session criminelle, début avril prochain. Cette décision a été prise par le juge Arous Abdellah après que les avocats des trois mis en cause aient demandé le report du procès en raison de l'absence du témoin principal, Jacques Vandoville, qui a coûté à la Compagnie nationale des hydrocarbures plusieurs milliards de pertes. Les trois accusés sont poursuivis pour falsification de documents administratifs et bancaires aux fins d'utilisation dans des opérations de fraude, d'escroquerie et de dilapidation des deniers publics. Cette affaire a été divulguée en 2004, à la suite d'une lettre anonyme adressée au procureur général du tribunal de Bir Mourad Raïs, le 18 avril 2004. Il a été fait état dans cette lettre, de dépassements graves dans une transaction conclue entre Sonatrach et le bureau d'études français Itga géré par le Français Michel Howard. Laquelle transaction portant sur la réalisation d'une base de vie et d'installations sociales et administratives pour l'hébergement de 407 cadres de la Sonatrach à In Aménas, dans un délai maximum de 18 mois. Les enquêtes diligentées par la gendarmerie ont révélé qu'aucun document précisant la durée de ce contrat n'a été délivrée. Cela en plus de la découverte que le dossier technique de Itga est complètement falsifié. Ce bureau d'études, selon les enquêteurs n'est pas spécialisé dans les travaux publics et la réalisation d'infrastructures d'hébergement. Aussi, les enquêteurs, ont divulgué que l'Itga a bénéficié de complicités au sein de Sonatrach qui lui ont permis de voir les offres techniques et financières présentées par 3 autres entreprises. La défense dont le bâtonnier maître Sellini, a demandé également la convocation des enquêteurs de la gendarmerie qui ont suivi cette affaire et la libération provisoire des deux cadres de Sonatrach. La défense a justifié sa demande par le fait que Michel Howard est mis sous contrôle judiciaire alors que les deux autres accusés se trouvent en détention provisoire depuis 34 mois à la prison d'El Harrach. Le juge, après délibération, a décidé de ne pas satisfaire cette demande. Maître Khalgya, avocat du barreau d'Alger, nous expliquera que la défense a demandé à entendre les enquêteurs pour éclairer certains points d'ombre dans cette affaire. Il s'agit surtout, selon lui, de confirmer le mode interrogatoire de Jacques Vandoville par téléphone et l'acceptation de la fiabilité de ses dires. Indiquons, par ailleurs, que deux cadres du CPA ont été cités dans cette affaire avant qu'ils ne bénéficient du non-lieu. La compagnie Sonatrach et la direction générale du Crédit populaire algérien se sont constitués partie civile, au regard des dommages matériels subis par la Sonatrach, après que Itga ait obtenu le prêt de 131 millions de centimes, soit 10% de la valeur totale du projet.