Après des consultations avec les deux parties en conflit (Maroc et Front Polisario), Julian Harston était hier à Alger. Le représentant personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Julian Harston, était arrivé hier à Alger, où il doit avoir des entretiens avec les responsables algériens sur un dossier pris en charge depuis une trentaine d'années par les Nations unies. De fait, dans sa déclaration, à son arrivée à l'aéroport Houari-Boumediene à Alger, Julian Harston a relevé que le problème du Sahara occidental «a trop longtemps duré». M.Harston, nommé en février dernier par Ban Ki-moon en tant que représentant personnel pour le Sahara occidental, a séjourné dans la capitale sahraouie occupée, El Ayoune, depuis environ deux mois, lors desquels il a pu se forger une idée sur la problématique sahraouie. Sur le tarmac de l'aéroport, et s'adressant à la presse, M.Harston affirma d'emblée que «le problème du Sahara occidental a trop longtemps duré», indiquant qu'il est à Alger dans le cadre d'une tournée d'«information» au Maghreb et de préciser: «Je suis arrivé, il y a deux mois à peu près à El Ayoune, et j'ai rendu visite aux parties au conflit, le Maroc et le Polisario, maintenant, je suis en train de visiter les pays voisins, pour m'informer». Expliquant l'objet de sa visite dans la région du Maghreb, M.Harston a déclaré à propos de sa mission au Sahara occidental que «c'est l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, (Peter Van Walsum) qui s'occupe des questions politiques qui sont beaucoup plus complexes que celles dont j'ai la charge», notamment de la fixation d'un calendrier pour des négociations «directes» comme préconisé par le Conseil de sécurité dans sa résolution du 30 avril. Sa mission, selon le représentant personnel du secrétaire général de l'ONU, consiste dans le «(...) maintien de la paix au Sahara occidental» en tant que chef de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental). Or, comme son intitulé l'indique, la mission première de la Minurso, outre le maintien de la paix, est d'organiser un «référendum» d'autodétermination au Sahara occidental et aucune résolution du Conseil de sécurité n'a, depuis, changé la raison d'être de la Minurso. D'ailleurs, dans sa dernière résolution du 30 avril, le Conseil de sécurité a appelé le Maroc et le Front Polisario «à engager des négociations sans conditions préalables et de bonne foi, en prenant en compte les événements des derniers mois, afin de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette d'assurer l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Aussi, l'autodétermination pour le peuple sahraoui demeure la priorité et la préoccupation essentielle du Conseil de sécurité. De fait, M.Harston qui eut à officier notamment au Timor-Oriental, un cas de décolonisation identique à celui du Sahara occidental solutionné par l'ONU en Bosnie-Herzégovine et en Haïti, autres contrées où les Nations unies ont eu à intervenir, a une bonne expérience sur les questions de décolonisation dont il aura à en faire profiter les deux belligérants et sans doute, sera de bon conseil pour les deux parties en conflit le Maroc et le Front Polisario. D'ailleurs, la résolution 1754 sur le Sahara occidental du 30 avril, tout en appelant le Royaume chérifien et le Polisario à des «négociations directes» sous l'égide du secrétaire général de l'ONU, mande ce dernier pour lui présenter un rapport sur cette question d'ici au 30 juin prochain. C'est dire que le temps presse pour les deux belligérants qui doivent prendre langue le plus rapidement pour entamer les négociations requises par le Conseil de sécurité. Julian Harston, en tant que représentant personnel de M.Ban, a donc commencé sa mission de facilitation en prenant les pouls de Rabat, du Front Polisario, de même que ceux de l'Algérie et la Mauritanie, les voisins des deux parties au conflit. A Alger, M.Harston a été accueilli, hier à l'aéroport Houari-Boumediene, par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, M.Ramtane Lamamra.