Dame justice a -t-elle décidé de faire la paix avec les médias? Il faut le croire puisque désormais, des juges formés spécialement dans le domaine de la communication se chargeront du dossier médiatique. «Dans le cadre de la reforme de la justice, l'Algérie a entamé des reformes professionnelles, autrement dit, des magistrats formés pour la communication seront affectés à l'encadrement des cellules de communication de la justice qui seront mises sous l'autorité du secrétariat général», a déclaré le président du Syndicat des magistrats, Djamal Laïdouni, hier en marge de la 14e réunion du Groupe africain de l'Union internationale des magistrats (UIM), qui s'est déroulée au siège de la Cour suprême à Alger. «Le Haut conseil de la magistrature a garanti l'indépendance de la justice» a ajouté M.Laïdouni. Ainsi, les rapports entre la justice et les médias qui ont toujours été tendus, semblent connaître une amélioration à la faveur de cette décision. Selon M.Laïdouni «les débats de cette rencontre africaine porteront sur les mécanismes appropriés à même de faire converger les deux parties à une relation de complémentarité». Le même orateur a mis en relief «l'interdépendance de l'information et de la justice dans la lutte contre les fléaux sociaux», précisant que tous les deux sont en quête de vérité. Pour sa part, le ministre de la Justice garde des Sceaux, Tayeb Belaïz a, dans une allocution d'ouverture des travaux, réitéré l'importance pour les secteurs de l'information et de la justice de prendre conscience des obligations de chacune des deux parties qui devront travailler dans la complémentarité. D'autres magistrats participant à cette réunion sont intervenus à la séance d'ouverture. «Autant la procédure judiciaire doit se dérouler à l'abri des regards, le secret sur le dossier devant être respecté, autant la presse doit chercher à obtenir l'information.» Alors, comment réconcilier entre les deux bornes de cette équation, s'est interrogée la présidente du Groupe africain Tettoumla Diaketi marquant la relation entre les médias et la justice. Le plan du Groupe africain qui sera présenté au cours des débats selon la présidente, s'articulera autour de deux axes: d'abord la question organique à régler telle l'élaboration du règlement intérieur et des finances, ensuite mener les débats sur les mécanismes appropriés à même d'instaurer une véritable relation de partenariat entre la presse et la justice. Toutefois, le groupe africain a formulé une demande pour acquérir la qualité de membre observateur au sein de l'Union africaine (UE) selon l'oratrice. Le président de l'Union internationale des magistrats, José-Maria Bento Company a, de son côté, insisté sur l'importance de l'indépendance de la justice dans le but de garantir les droits de l'homme. Comme il a souligné «la complémentarité des objectifs de l'information et de la justice». Les travaux de deux journées pédagogiques se dérouleront en présence du premier président de la Cour suprême, Kaddour Berradja, de la présidente du Conseil d'Etat, Mme Fella Henni ainsi que des procureurs généraux et des journalistes. Les participants examineront les questions liées à la liberté de la presse et son impact sur le déroulement du procès pénal ainsi que la protection contre les atteintes à la vie privée des personnes.