La défense montre une grogne certaine contre le report du procès. Le collectif d'avocats, en charge des dossiers des détenus du mouvement citoyen, a organisé, hier, à l'hôtel Lalla Khadidja de Tizi Ouzou, une conférence de presse, autour des reports du procès prévu en principe pour hier. Les avocats dont MM.Hadj Arab, Saheb, Azouaou, Rahem...ont commencé par informer la presse de ce que le procès des 13 délégués arrêtés lors de la caravane antivote, a été reporté au 10 de ce mois. Selon eux, partis plaider la cause des détenus, ils se sont vu signifier le report au motif que la procédure est entachée d'irrégularités. Alors que l'acte d'accusation devrait être nominal, ce dernier a été rédigé au nom d'un détenu et consorts. Devant cet état de fait, le parquet a décidé du report du procès. Les avocats rejettent cette démarche qu'ils jugent être un prétexte. Pour eux, «on privilégie la forme au détriment du fond», ils jugent ainsi le procédé «dilatoire» et la mesure est taxée «d'échappatoire». Les avocats pensent que le report est «une façon de faire aboutir les tractations en cours». En fait, les avocats font une lecture politique de cette décision du parquet et affirment que «le pouvoir a donné une coloration extrajudiciaire au procès». Selon eux, le report est injustifié et le prétexte trouvé: le vice de forme repose sur des motivations éminemment politiques. Ce qui, à leurs yeux, est «une entorse au droit de la défense». Les avocats ont également abordé ce qu'ils ont appelé «la démarche extrajudiciaire» et ont évoqué pour soutenir leur analyse, le fait que l'on permette à une personne non habilitée de parler. Les avocats ont également tenu à affirmer haut et fort que «aucun avocat n'a joué le rôle d'émissaire...». Ils ont souligné le fait que les détenus ont été inculpés au motif d'attroupement, alors que l'on permet qu'ils tiennent des réunions en prison. Comme ils ont dénoncé les pressions subies par les détenus. Enfin, les avocats ont fait allusion à «une déclaration des détenus innocentant un émissaire». Selon eux, les détenus n'auraient signé cette déclaration que dans l'espoir d'obtenir une liberté provisoire, ce qui aurait été promis par l'émissaire. D'autres voix dénoncent les menaces «d'alourdissement des peines» au cas où ces détenus ne signeraient pas la fameuse déclaration.