Les protestataires insistent pour rencontrer le ministre en charge du secteur. Les blouses blanches voient noir. Cela fait une année et demie que le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), dirigé par son secrétaire général, le Dr. Lyès Mérabet, demandent à rencontrer le premier responsable du Ministère de tutelle. Mais leur demande demeure, apparemment, en instance. Hier encore, ils étaient une dizaine de membres du bureau national du Snpsp, venus manifester et rappeler leurs doléances devant le siège du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière à Alger. Les membres de ce mouvement syndicaliste portaient plusieurs banderoles, entre autres, «Pour un dialogue serein et concret», «Droit de vivre et travailler dans la dignité», «Non à la répression de l'activité syndicale», «Libérez notre statut», «Ouvrons les négociations sur le régime indemnitaire», «Respectez vos engagements», «Promulguez notre statut.» Tous les manifestants ont affiché leur mécontentement compte tenu «du refus injustifié et du report répété» concernant la rencontre qu'ils insistent à avoir avec le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M.Saïd Barkat. Toutefois, les syndicalistes ont pu rentrer calmement à l'intérieur de l'édifice. Ils ont été reçus par les responsables de la sécurité. Ces derniers ont conduit le SG du mouvement, M.Lyès Mérabet, au bureau du directeur des ressources humaines. «Le responsable des ressources humaines m'a promis de transmettre notre demande de rencontrer le ministre en charge du dossier dans les plus brefs délais. Nous restons donc à l'écoute», a déclaré M.Mérabet à la suite de l'entrevue avec le DRH. Les médecins affiliés au Snpsp dénoncent, faut-il le rappeler, «le dialogue de façade et de conjoncture réservé par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière». Ils ne comprennent pas «le retard immense dans la promulgation du statut particulier du praticien de la santé publique». Les membres du Snpsp craignent que les propositions négociées et finalisées avec le ministère de la Santé ne soient aujourd'hui remises en cause. Les membres du Snpsp ont toujours mis l'accent sur l'incohérence de la situation actuelle, entre autres les primes et les indemnités qui sont calculées sur l'ancien salaire de base. «La grille des salaires a été fomentée par les pouvoirs publics à l'insu des représentants légaux des travailleurs. Il y a eu un simulacre d'augmentation du point indiciaire à 45 DA avec suppression des deux plus importantes indemnités (l'indemnité spécifique globale, ISG, et l'indemnité complémentaire sur le revenu, ICR)», rappelle M.Mérabet. Il y a également «un positionnement irréfléchi et arbitraire des praticiens en général et celui des dentistes et des pharmaciens à l'échelle 13 en particulier. Il est constaté des incohérences criantes, signe d'un travail volontairement bâclé, dans la promulgation d'une grille des bonifications des postes supérieurs», ont expliqué les membres du bureau du Syndicat des praticiens de la santé publique. Les principales revendications de ce mouvement sont: la reconnaissance comme partenaire social à part entière, la promulgation du statut particulier de la profession et l'instauration d'un régime indemnitaire. Le Syndicat des praticiens de la santé déplore, par ailleurs, «l'anarchie» dans la gestion des établissement publics hospitaliers (EPH) et les établissements publics de santé de proximité (Epsp).