La Russie s'est rapprochée de l'Opep l'année dernière, alors que le prix du baril tournait autour des 40 dollars. Alors que le Koweït et l'Angola plaideront pour le maintien des quotas de production de pétrole lors de la prochaine réunion de l'Opep le 9 septembre à Vienne, l'attention se porte sur la réaction de la Russie. En effet, Moscou a manifesté son intérêt à organiser une réunion avec les membres de l'Opep en automne à Moscou. Un signe qualifié par certains de positif et qui laisse entrevoir un possible ralliement de Moscou aux efforts de l'Opep après avoir été durant longtemps peu enclin à répondre à la demande de l'Organisation d'extraire moins de pétrole, afin de soutenir les prix du brut. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole entend profiter de cette brèche en entraînant dans son sillage la Russie, pays non-membre de l'Opep pour appliquer les décisions prises lors de la prochaine réunion, afin d'établir un front uni des producteurs sur le marché mondial du pétrole. C'est dans ce but que l'Opep a invité le ministère russe de l'Energie et les compagnies pétrolières russes, à une réunion juste avant celle de Vienne, afin de coordonner les actions au motif de créer des conditions favorables à même d'assurer un équilibre des prix du pétrole. Depuis l'avènement de la crise financière et l'effondrement des cours pétroliers, loin d'avoir été épargnée, la Russie a subi de plein fouet, contrairement à ce qu'avait annoncé la classe dirigeante, les effets de la crise. Avec quelques jours de décalage sur les Bourses occidentales, les places boursières russes se sont effondrées, cédant près des trois quarts de leur valeur en l'espace de quelques mois. Une situation exacerbée par la fuite des capitaux qui s'accélérait. Et la chute du cours du pétrole, passé au-dessous des 70 dollars le baril, chiffre minimum pour que le budget russe de l'année en cours 2009 ne connaisse un déficit. C'est cette instabilité financière qui aurait poussé les dirigeants russes à accepter l'invitation de l'Opep. Mais en attendant de savoir si la Russie appliquera les décisions que prendra l'Opep lors de la réunion de septembre, les spéculations vont bon train, notamment depuis que le Koweït et l'Angola ont affiché leur intention de maintenir inchangés les quotas actuels. Le ministre koweïtien du Pétrole, cheikh Ahmad Abdallah Al Sabah, a estimé, mercredi dernier, que l'Opep devait décider, lors de sa prochaine réunion, de maintenir son niveau de production de brut, estimant que les cours actuels du baril étaient satisfaisants. Il a indiqué que «l'Opep doit maintenir sa production», ajoutant qu'il espérait que le prix du baril reste «entre 70 et 80 dollars». L'Angola, présidente en exercice de l'Opep, plaidera également pour le maintien des quotas actuels de production, selon une source proche du dossier. «L'Angola soutient le statu quo», a indiqué cette source.