Ils redoublent de férocité en cette période estivale. Le massacre perpétré dans la nuit de jeudi à vendredi contre 10 personnes dans la région de Chlef (200 km à l'ouest d'Alger) et 3 personnes à Khemis Miliana porte le nombre de morts à plus de 130 depuis le début juillet et à 860 depuis le début de l'année. Cette comptabilité macabre établie à partir des bilans de la presse, classe le mois de juillet 2002 comme le plus meurtrier depuis le début du terrorisme en Algérie en 1992. Les terroristes redoublent de férocité en cette période estivale et ce, en dépit d'un nouveau dispositif sécuritaire mis en place pour la protection du citoyen. Plus de 6000 policiers ont été injectés, dans le tissu urbain, un plan «Delphine» mobilisant 20.000 gendarmes et leur logistique, les unités de l'ANP sont toujours en action dans les massifs réputés pour leur activisme terroriste et ce, outre le retour aux appels à la vigilance sur la chaîne de télévision et la mise d'un numéro vert à la disposition des citoyens pour signaler la moindre suspicion. Cet élan doublé par une semaine, juste une semaine d'offensive médiatique menée par les différents services chargés de la lutte antiterroriste, s'estompe à mesure que les massacres se succèdent. Y a-t-il une défaillance au niveau de tout ce dispositif mis en place sur le terrain pour la lutte antiterroriste? Ou alors l'Algérie est-elle condamnée à vivre au rythme des massacres? La régénérescence rapide des groupes terroristes semble échapper totalement aux services de sécurité, particulièrement en milieu urbain. Des actions, enregistrées dans plusieurs régions du pays et qui s'apparentent dans un premier temps à des actes de banditisme, confortent plutôt la thèse d'un contre-redéploiement des terroristes. A Aïn Defla (ouest du pays), l'attaque de l'agence postale s'est soldée par l'assassinat de trois personnes. 17.000 cartouches d'armes automatiques et de fusils de chasse ont été découvertes à Batna et 400 autres à Mostaganem. A Béjaïa et à Alger (précisément à Bab El-Oued) on signale une curieuse recrudescence de vol de véhicules. De l'argent, des munitions, des voitures et la misère sociale fournira le reste pour un terrorisme néo-urbain. Des actes spectaculaires aux bombes artisanales de l'été passé, les terroristes passent aux massacres collectifs affichant ainsi leur volonté d'accentuer la violence au point de compromettre la saison estivale.