Pour la présidente du PT, ce n'est pas seulement de l'attrait qu'éprouvent les étrangers pour l'Algérie, mais beaucoup plus de la convoitise. Louisa Hanoune a réuni, hier, ses élus locaux à Zéralda. Ce rassemblement, qui a regroupé les bureaux des wilayas, prendra fin aujourd'hui et permettra à ce parti de faire un bilan de la situation générale. Mais, par cette première sortie publique postestivale, la présidente du Parti des travailleurs entend, surtout, marquer la fin d'un répit qui aura duré la période des vacances. Elle signe ainsi son entrée sociale. Mais pour Mme Hanoune, qui a saisi cette opportunité afin de dresser un bilan sommaire de la situation du pays tout en revenant sur la loi de finances complémentaire et les avantages, selon elle, de cette dernière, c'est surtout l'occasion de remettre les pendules à l'heure. Les «mis en cause sont nombreux», ce sont les Temmar, Benbouzid et bien évidemment Ziari qui vont subir son courroux. Ainsi, la présidente du PT n'a pas fait dans la dentelle pour «accabler» les responsables politiques, comprendre par là les ministres, auxquels elle reproche la politique alarmiste, pensée, menée jusque-là, favorisant une globalisation tant vantée mais vite désavouée par les mêmes promoteurs, générant le bradage des entreprises publiques et leur fermeture ainsi que la mort de certains secteurs relevant de la souveraineté nationale. L'intervenante, qui relance la problématique des réformes économiques, cloue au pilori «une partie» du patronat à la suite de sa réaction négative et critique de la loi de finances complémentaire, induisant selon eux la fermeture du marché algérien, et qui font brandir le risque d'un «tsunami». Un «tsunami contre qui et contre quoi?», s'interroge la fougueuse dirigeante du PT. «Contre l'import-import et autres spéculateurs?» «Bizarre!», ironise Louisa Hanoune, que le patronat recourt à cette «pseudo-menace d'un quelconque risque de soulèvement populaire», indique la conférencière qui «malicieusement» pointa un doigt accusateur sur «cette partie du patronat qui a bénéficié de beaucoup d'avantages et aides étatiques». A cet effet, a-t-elle dit. «A notre tour, nous demandons un bilan des aides financières consenties par l'Etat au patronat. Nous demandons aussi un bilan aux responsables de l'Exécutif.» Et Mme Hanoun qui insiste au final que «la LFC a porté un coup aux intérêts de certains». Lesquels? Dans sa joute oratoire, Louisa Hanoune n'épargna personne, égratignant au passage M.Benbouzid, le ministre de l'Education nationale qui, officialisant le costume républicain, en parlant de l'unification du tablier, opération qui concerne huit millions d'élèves, n'a pas pensé à prévoir de mettre sur le marché une telle quantité de produits qui aurait permis un essor de la production nationale, lieu d'offrir une nouvelle fois la possibilité de recourir à l'importation. Ce sujet lui permet de justifier le vote de son parti en faveur de la loi de finances complémentaire, «Nous avons voté oui pour la LFC car cela préserve la production et nous avons voté non pour nous opposer à la loi sur l'exploitation et l'extraction du sable». Ensuite, Mme Hanoune revient à la charge et porte un nouveau coup à l'administration de l'Assemblée populaire nationale et par extension à son président, Abdelaziz Ziari, en dénonçant «le non-paiement des émoluments des députés du PT, qui sont suspendus depuis le mois de juin». «Cela relève de pratiques abusives et porte atteinte au principe de l'immunité parlementaire. Cela est digne d'un régime totalitaire!», s'exclame-t-elle. Et de renchérir narquoisement que «ces messieurs se rassurent, nous ne leur faisons aucune concurrence et ne voulons aucun poste ou nomination, nous sommes des militants!», conclut-elle fièrement.