«Les boulangers n'ont pas respecté les directives du ministère du Commerce, notamment celles relatives à assurer des permanences durant la fête de l'Aïd.» Les Algérois ont consommé durant le mois de Ramadhan 60.900.000 baguettes de pain. Si on multiplie les 1500 baguettes produites par chacune des 1400 boulangeries réparties à Alger, cela nous donne 2.100.000 baguettes par jour. «Ce chiffre est établi sans compter le pain traditionnel qui a connu presque le même engouement chez les consommateurs», a indiqué le président de la Fédération nationale des boulangers (FNB), affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), Youcef Kalafat, dans un entretien hier à L'Expression. S'exprimant au sujet de la fermeture de la quasi-totalité des boulangeries, l'interlocuteur a répondu que «ce problème ne se produit qu'au niveau de la wilaya d'Alger. En dehors de la capitale, toutes les boulangeries sont ouvertes en assurant même des permanences». Selon M.Kalafat, «les boulangers n'ont pas respecté les directives du ministère du Commerce, notamment celles relatives à assurer des permanences durant la fête de l'Aïd». Mais, les boulangers ouvriront quand? «Franchement, je ne sais pas», répond-il. Dans ce contexte, le représentant des boulangers a réitéré que «la FNB n'est pas habilitée à donner des instructions aux boulangers car cette tâche incombe à l'Administration ainsi qu'à la tutelle». Le président de la FNB a ainsi réaffirmé que la fédération «est un syndicat dont la principale prérogative consiste à défendre les droits des boulangers tout en les sensibilisant quant à leurs devoirs». En ce qui concerne la fermeture de l'ensemble des boulangeries, le syndicaliste traduit cet acte par le recrutement unilatéral de la main-d'oeuvre externe. Plus explicite, il dira: «Sans préjugés, il faut reconnaître qu'en général, les boulangers recrutent des employés résidant en dehors de la wilaya. Dans ce cas, ces employés ont aussi le droit de passer leurs fêtes au sein de leurs familles. Résultat, la boulangerie se trouve vidée de ses employés et obligée, de ce fait, de baisser rideau.» Pour endiguer ce problème, «la FNB a signé une convention avec une société française de fabrication de levure sèche (SAS) en avril 2008 pour utiliser leur levure dans nos boulangeries», rappelle M.Kalafat. En contrepartie, poursuit-il, «la SAS met à notre disposition un centre de formation en boulangerie et pâtisserie afin de former nos boulangers. Ce centre a été inauguré le 29 juin dernier dans la wilaya de Boumerdès, au quartier de Benamar. Ainsi, cet établissement reçoit des groupes d'une dizaine de stagiaires chacun, encadrés par deux formateurs français», ajoutant que «cette formation d'un mois est gratuite, quant aux formateurs, ils sont payés par leur propre société». A ce propos, M.Kalafat a indiqué que «la FNB a convoqué les bureaux des 48 wilayas afin de demander aux boulangers de s'inscrire dans le centre en question pour se former». Pour le même motif, la FNB n'a pas manqué d'inviter les jeunes avec ou sans expérience à s'inscrire dans ce centre et bénéficier ainsi d'une formation. «Celle-ci va sans doute les aider à rejoindre le personnel des boulangeries d'Alger et pouvoir assurer enfin des permanences dans de telles circonstances», assure le président de la FNB.