C'est le droit à l'autodétermination du Sahara occidental, évoqué par son homologue algérien, qui a suscité cette réaction. Des accusations graves ont été proférées récemment contre l'Algérie par un diplomate marocain à Genève. «L'Algérie abrite, entraîne et finance des bandes séparatistes qui menacent la paix et la sécurité dans la région, et dont certains éléments ont eu des accointances avec les terroristes d'Al Qaîda», a déclaré mardi dernier, Omar Hilal, l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations unies à Genève devant la 12e session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Il s'est livré à un réquisitoire contre l'Algérie qu'il considère comme pays voisin, qui, selon ces assertions impétueuses, finance «indirectement Al Qaîda». «Sa seule préoccupation, voire sa seule obsession, est le Maroc (...)», a-t-il également souligné. «Une fois de plus, l'Algérie persiste dans son acharnement contre le Maroc», a déclaré le diplomate de Sa Majesté et d'ajouter qu'«il n'y a pas un seul jour sans que l'ambassadeur algérien ne répète ses attaques anti-marocaines». Les positions auxquelles Omar Hilal fait allusion sont relatives au soutien constant de l'Algérie à la cause juste du peuple sahraoui dont les territoires furent occupés par le Maroc depuis 1974. C'est le droit à l'autodétermination du Sahara occidental, un des rares pays encore sous occupation en ce XXIe siècle, évoqué par son homologue algérien, qui a suscité cette levée de boucliers. Continuant sa croisade, il lance qu'«Alger bafoue à vue d'oeil les droits élémentaires des séquestrés; la diplomatie algérienne est monocausale et sa seule priorité est le Sahara marocain». En occultant la résolution 14.500 et en considérant le droit international comme sélectif et un menu à la carte, il a rappelé que c'est la Charte des Nations unies qui prime et qui est la source de la légalité internationale. Il a ajouté qu'elle avait donné la priorité à l'intégrité territoriale alors que le droit à l'autodétermination n'est qu'une norme du droit établie en 1960 et qui a été suivie par d'autres résolutions. Le Marocain n'hésite pas à accuser l'ambassadeur algérien en ces mots. «L'Algérie n'hésite pas à violer les droits élémentaires des populations séquestrées dans les camps de Tindouf depuis trois décennies». Continuant ses allégations, il s'est même immiscé dans les affaires intérieures de l'Algérie. «Au lieu de consacrer ses ressources à ses propres problèmes socioéconomiques de logement, de santé, d'accès à l'eau et à l'électricité, ce pays finance l'armement du Polisario et le déplacement de ses responsables à travers le monde», dit-il. Le diplomate marocain ajoute que l'Algérie est partie prenante dans l'affaire du Sahara occidental depuis son déclenchement, précisant qu'un pays observateur ne mène pas au quotidien une campagne diplomatique hostile au Maroc, n'interfère pas dans les négociations et respecte la responsabilité du Conseil de sécurité dans ses efforts pour le règlement de ce problème. Le même orateur s'est emporté également contre des rapports des ONG internationales sur «la situation des droits de l'homme au Sahara occidental».