Il ne fait pas de doute que cet effectif a augmenté au lendemain du procès sur les attentats du 11 mars 2004. Selon la presse espagnole, citant des sources judiciaires, le nombre de personnes de confession musulmane incarcérées en Espagne est de l'ordre de 6017. Parmi eux, 90% sont de nationalités algérienne et marocaine. Ce qui représente approximativement 10%, soit 5 415 prisonniers sur un nombre total estimé de 60.000 détenus. La charge liée à l'appartenance au Gspc (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) vient en pole position sur l'ensemble des accusations concernant l'implication dans des organisations terroristes ou ce qui fut appelé, base arrière du Gspc en Europe. Cela explique en fait les rafles, parfois hasardeuses, parmi les ressortissants maghrébins suite aux attentats de Madrid où près de 200 personnes ont péri, et dans le sillage desquels les autorités espagnoles ont commencé à prendre conscience du terrorisme international. L'appartenance au groupe des djihadistes marocains vient en seconde position, suivi par le groupe des combattants libyens, et enfin, le mouvement Al Hijra wa Takfir, groupes ayant des ramifications et des branches dans la bande sahélo-saharienne. Les rapports, établis dans ce sens, indiquent que le nombre de personnes poursuivies pour des affaires de terrorisme est de 142 dont la majorité sont algériens et/ou marocains. Les mêmes documents soulignent que 21% des personnes poursuivies pour des affaires relatives au terrorisme sont soumis à un régime carcéral des plus sévères. Ils passent leurs séjours pénitentiaires dans des cachots ou des cellules isolées et ce, dans différents établissements espagnols tel le pénitencier de Cordoue, abritant des présumés irréductibles radicaux algériens, et celui de Salamanque. La presse espagnole a rapporté, précédemment, qu'avec près de 6000 détenus, les Marocains remportent la palme, devançant ainsi leurs voisins algériens. Ces personnes, dont une majorité de Marocains en détention préventive ou effective pour leur implication dans des activités terroristes, n'étaient qu'au nombre de 139. Mais il ne fait pas de doute que cet effectif a augmenté au lendemain du procès sur les attentats du 11 mars 2004. Cela étant, les islamistes radicaux maghrébins exercent une certaine influence sur les autres détenus de confession musulmane. Religion, langue et culture communes et solitude oblige, nombre parmi ces derniers, trouvent refuge auprès des détenus extrémistes qui, au fil des ans, ont bâti leur propre monde au sein de l'univers carcéral espagnol. Une situation qui a poussé la Dgip, aidée de la Commission islamique d'Espagne (CIE), à affecter des imams modérés dans les prisons du pays dans l'espoir d'éviter une radicalisation des détenus musulmans. Par ailleurs, outre de nombreux non-lieux prononcés en faveurs d'accusés longtemps mis en détention provisoire dans des prisons surpeuplées d'Espagne, on ignore si des demandes d'extradition ont été formulées par des pays d'origine. Dans ce contexte, le Conseil des ministres espagnol, réuni samedi dernier à Madrid, a approuvé l'extradition du Marocain Jamal Meziani accusé d'actes terroristes. Cette extradition a été approuvée en application de la décision de l'Audience nationale espagnole, datée du 26 juin dernier, ainsi qu'en vertu de l'accord relatif à la procédure d'extradition entre le Maroc et l'Espagne, indique un communiqué du gouvernement espagnol. Jamal Meziani était réclamé par les autorités judiciaires marocaines.