Haïzer était, hier, le lieu de rendez-vous des membres de la coordination des comités citoyens de cette wilaya. A l'ordre du jour, les animateurs devaient discuter des actions à entreprendre en marge du maintien en détention des délégués incarcérés. L'autre grand point sera celui relatif à la proposition de dialogue formulée par le Chef du gouvernement. Les avis au sein de la coordination sont partagés entre un refus catégorique et une aile qui pense qu'il est nécessaire d'approfondir la réflexion. Contacté par téléphone, un animateur nous confiera son refus d'adhérer aux partisans d'un non sans équivoque, sans, toutefois, proposer une solution. «Les militants sincères de la cause croupissent en prison, quand de prétendus délégués tentent de mener le mouvement vers une impasse totale pour satisfaire aux désirs de leur chef», a-t-il déclaré. Concernant l'offre de dialogue, et voulant s'aligner sur la position des coordinations de Tizi Ouzou et de Béjaïa, la coordination des comités citoyens de Bouira refuse tout contact dans les conditions actuelles. Le report à lundi prochain de la traduction devant la chambre d'accusation des délégués et le fait de les garder encore une semaine en détention, sont les arguments brandis par les deux ailes du mouvement pour qualifier la proposition du Chef du gouvernement de énième tentative pour maintenir en l'état les choses et pousser au pourrissement. De source proche de la défense, trois animateurs, jusque-là recherchés, bénéficient de la liberté provisoire. Il s'agit de Kacimi, Toumi et de Samir Belkessam. Cette décision est interprétée comme une preuve que le pouvoir divise les rangs pour mieux asseoir son règne. L'appel de M.Benflis à un dialogue sans préalable reste ambigu pour les responsables de la coordination qui rétorquent que tout passe par l'application sans condition de la plate-forme d'El-Kseur, unique interlocutrice du mouvement. Pour exprimer leur détermination, rendez-vous est donné à lundi pour un autre sit-in devant la cour de justice.