Un cortège de tracteurs et d'engins agricoles en direction du ministère de l'Agriculture est prévu. La décision d'orienter les agriculteurs assimilés vers la société de Leasing Salem, filiale de la banque Cnma, a été prise par le ministère de l'Agriculture sans consultation préalable. S'ensuivit un bras de fer entre le ministre et des centaines de jeunes agriculteurs assimilés. Les récentes déclarations du ministre déniant l'appartenance de ce corps de métier à son secteur sont à l'origine de cette montée au créneau. Les opérateurs prévoient des actions d'envergure pour faire changer d'avis le ministre. Des actions spectaculaires qu'ils refusent de dévoiler pour l'instant sont à l'ordre du jour. Leur objectif vise à bénéficier de l'effacement de leurs dettes conformément à la décision du président de la République. Les agriculteurs assimilés prévoient d'organiser une opération escargot avec des tracteurs et des engins agricoles roulant de l'intérieur du pays vers le ministère de l'Agriculture. Ces jeunes agriculteurs réclament ce qu'ils considèrent comme leur droit garanti par une décision présidentielle. Cependant, aux dires des représentants de cette catégorie qui croulent sous les dettes, le ministère est l'unique responsable de leur faillite. La décision de les orienter vers la société de Leasing Salem, filiale de la banque Cnma, a été prise par ce département sans les consulter. Ces jeunes, qui demandent l'effacement de leurs dettes, s'interrogent sur les tenants et aboutissants de cette décision, alors que les opérations pouvaient se faire directement par voie bancaire. Les procédures d'acquisition du matériel rendent plus énigmatique cette affaire. Les jeunes n'ont acquis, jusqu'à présent, qu'une infime partie du matériel alors que le partenariat avec la société algérienne de leasing a été rompu depuis longtemps. Ensuite, ce sont plusieurs anomalies qui ont semé le doute et les appréhensions des jeunes agriculteurs. Les documents concernant le matériel n'ont pas été remis aux acquéreurs. Cet état de fait, qui persiste malgré les maintes demandes contraint, les agriculteurs à immobiliser leur matériel paralysant ainsi sa rentabilisation. En outre, certains éléments du kit du matériel, ne sont pas adéquats. Les jeunes agriculteurs assimilés ont reçu, selon leurs propos, du matériel de mauvaise qualité, affirmant que ce dernier a été échangé à leur insu. Questionnés sur les raisons de leur silence au moment des opérations, les jeunes porte-parole de cette corporation considèrent que les événements traversés par l'Algérie n'incitaient pas à cette démarche. Selon leurs dires, le fait de soulever en 2001 ces affaires alors que des affrontements se déroulaient dans la région, pouvait être assimilé à une volonté de jeter de l'huile sur le feu. La colère de ces jeunes ne fait donc que s'accroître. Et la volte-face du ministre ne fait qu'aggraver les choses. En effet, il y a trois mois, lors d'une entrevue, le ministre avait promis de régler le problème. Mais ils ne comprennent pas les raisons de ce revirement. Or, le ministre a affirmé, il y a quelques jours, que les agriculteurs assimilés n'ont pas le droit de bénéficier de la décision présidentielle d'effacement des dettes des agriculteurs. C'est suite à ces déclarations, que les opérateurs ont décidé de maintenir leur attachement à la concertation sans aller jusqu'à abandonner leurs droits. Mais si toutes les portes du dialogue restent fermées, les agriculteurs assimilés prévoient une batterie d'actions. L'opération escargot vers la capitale semble être la plus importante.