Aucune classe ne sera fermée si au moins trois cas ne sont pas confirmés. En dépit de la confirmation de plusieurs cas de grippe A/H1N1 dans des établissements scolaires à Alger et Aïn Témouchent, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, tente de rester serein en dévoilant son plan d'action face à cette pandémie. Ce dernier a révélé, en marge de l'ouverture d'une conférence organisée à l'occasion du 20e anniversaire de la création du Conseil constitutionnel, les différents niveaux d'alerte et les dispositifs de prise en charge dans le cadre de ce plan d'action, dont il est actuellement à la seconde phase, celle de la fermeture des classes. Selon le ministre, une classe ne sera fermée qu'en cas de confirmation d'un cas, voire deux, pour une durant 7 jours, correspondant à la période de contagiosité. Mais dans le cas où plusieurs cas de contamination de grippe porcine sont confirmés dans 3 classes d'un même établissement, le ministère procédera à la fermeture de l'établissement en question pour la même durée. Et le ministre de souligner que la fermeture des établissements d'une même région ne sera effective que dans le cas où la pandémie est confirmée au niveau de trois établissements différents. Dans ce cas, ce sont tous les établissements de la région qui seront fermés pour une durée de 7 jours. S'agissant du diagnostic et de la détection des cas, un dispositif a été mis en place pour la prévention contre la pandémie en milieu scolaire. Pour ce faire, «une armée» de médecins scolaires a été mobilisée et est «sur le pied de guerre» selon une expression du ministre, au niveau de tous les établissements du territoire national. Par ailleurs, le ministre a évoqué la présence de 2 ou 3 cas suspects dans la wilaya de Médéa. Si ces derniers sont confirmés par les services de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA), le ministère procédera à la fermeture des classes fréquentées par ces élèves après les deux classes dans la wilaya de Aïn Témouchent et d'une autre dans la capitale à la suite de la confirmation de plusieurs cas de grippe porcine. Sur un autre plan, le ministre de l'Education nationale est dans un désarroi total. En effet, entendre des citoyens se plaindre de lenteurs bureaucratiques est monnaie courante en Algérie. Mais lorsqu'il s'agit d'un ministre, cela devient grave. C'est même une catastrophe. Car lorsqu'un ministre de la République avec tout le pouvoir dont il est investi se retrouve impuissant devant ce qui constitue l'obstacle majeur des citoyens dans leur vie quotidienne, il y a de quoi se poser des questions. Et non des moindres. Et pour cause. Boubekeur Benbouzid, premier responsable d'un secteur hautement stratégique qu'est l'éducation, vient d'en faire les frais. Revenant sur le sujet de recrutement des enseignants et du rôle de la Fonction publique dans cette opération en marge de l'ouverture d'une conférence organisée à l'occasion du 20e anniversaire de la création du Conseil constitutionnel, le ministre n'a pas mâché ses mots. Pour lui «la Fonction publique ne joue pas le jeu et bloque le recrutement» justifiant le retard dans le concours de recrutement de 15.000 enseignants prévu pour le mois de mai dernier. Ne supportant plus cette situation, M.Benbouzid a alors sollicité le gouvernement pour l'«aider à faire face à la lenteur bureaucratique». «Je suis le premier responsable du secteur de l'Education en Algérie, mais j'ai le regret de constater que je n'ai pas un pouvoir sur l'organisation des concours pour le recrutement des enseignants», avait-il déploré.