Dégradation d'égouts, fuites d'eau, routes défoncées, chaleur torride, coupures incessantes de courant. Tel est le tableau que présente la ville des Ponts, considérée comme troisième ville du pays. La dégradation du cadre de vie est visible à l'oeil nu. La démission des autorités locales est avérée. C'est à se demander où va l'argent du contribuable lorsque la moindre réparation de conduite d'eau devient problématique. Pourtant, Constantine a bénéficié d'une importante manne financière dans le cadre du Programme de relance économique. Apparemment, les promesses de l'exécutif de rendre à la ville son image ont été emportées par les crues du Rhummel. Au quartier 20-Août par exemple, les eaux d'une dizaine d'égouts dégradés se déversent toujours sur la chaussée, alors que les pertes d'eau liées à des fuites de conduite, datant de plus de cinq années, ne sont plus à comptabiliser. Les travaux d'aménagement lancés dans ce quartier depuis plusieurs semaines sont à la traîne. Autant dire que l'impraticabilité des trottoirs et des routes défoncées ne semblent pas déranger le sommeil des pouvoirs publics locaux. Même le centre-ville, censé refléter la meilleure image de la ville, se distingue par une insalubrité caractérisée. Ce phénomène n'est pas seulement dû à l'incivisme des habitants mais aussi à l'absence de volonté des élus à prendre en charge la gestion de la cité. Que dire des lieux de loisirs. Salles de cinéma fermées, rares jardins squattés par des individus... Devant cet état de fait, les citoyens sont contraints de se cloîtrer à la maison, entre la télévision et la fenêtre. Le moindre plaisir est interdit. Sortir en soirée, c'est défier le diable tant l'insécurité est pesante. Les agressions nocturnes sont légion. Pourtant Constantine n'a jamais été ainsi. Si le terrorisme a réussi à lui ôter sa joie de vivre, aujourd'hui elle est en train de perdre son âme.