Parler aujourd'hui d'El Milia, c'est aborder l'état de déliquescence dans lequel se trouve cette ville qui n'a plus rien à offrir à ses habitants qu'un décor des plus malsains. Un cadre de vie bien dégradé et un réseau routier « massacré ». Las de cet état, les habitants de cette agglomération, la deuxième de par son importance dans la wilaya, après Jijel, ne trouvent plus que les commentaires les plus ironiques pour qualifier une situation qui semble enlisée dans un environnement fait de bacs à ordures débordant de déchets ménagers, de fuites d'eau et d'égouts éclatés ça et là… des citoyens indiquent qu'ils n'ont plus la force de crier leur dégoût face à une telle déconfiture. La broussaille, pour compléter ce triste tableau, est venue envahir les lieux à défaut d'espaces verts. L'exemple le plus édifiant de cette situation est à voir du côté de la cité Zehani, en plein centre-ville, où l'état des lieux est des plus déplorables au grand dam des habitants, qui vivent dans des conditions d'hygiène désastreuses. Pour les gens de cette ville, « il est urgent de prendre au sérieux cette situation et assainir, au moins, le cadre de vie du citoyen ». En plus de ces soucis d'hygiène, force est d'admettre que l'AEP, le chômage, les maux sociaux (engendrés par l'oisiveté des jeunes), et bien d'autres méfaits qui rongent la société, restent des points préoccupants pour les citoyens. La détérioration des routes, à l'intérieur comme à la périphérie de la ville, est l'autre préoccupation d'une population évoluant dans un contexte des plus difficiles. La rénovation du réseau d'AEP d'une partie de la ville a rendu celui routier impraticable, au grand dépit des automobilistes et des piétons, réduits à se bousculer pour tenter de trouver un espace convenable pour circuler. Du côté des responsables locaux, on avance que la remise en état de ces routes est à la charge de l'entrepreneur et du maître d'ouvrage, lesquels ont fait passer les canalisations d'eau. Un courrier a été adressé à l'entrepreneur en question et au service de l'hydraulique, les invitant à remettre ces routes dans leur état initial, mais jusqu'à maintenant, rien ne semble être fait pour remédier à une situation qui n'a que trop duré. Des mois après le passage des pelleteuses, les routes sont restées endommagées, de Menkouche à Tenis, en passant par la cité Casorec, la rue de l'ALN et bien d'autres endroits devenus impraticables. Sur certains tronçons routiers n'ayant pas été touchés par ces travaux, mais qui sont dans un piteux état, on tente de retaper en remplissant de goudron les crevasses. Au lieu de songer à sérieusement entretenir ces routes, on préfère le « retapage » sans tenir compte des fuites d'eau abondantes qui endommagent, plus que tout, les réseaux routiers.