«Le bien-être de nos citoyens à l'étranger relève de la responsabilité de notre pays, nous nous assurons que leurs droits soient respectés et rejetons les violations...» Le président égyptien, Hosni Moubarak, a réagi d'une manière très diplomatique aux derniers événements qui ont marqué ces derniers jours l'actualité algéro-égyptienne. Dans une intervention qu'il a faite hier devant le Parlement, Hosni Moubarak a prononcé un discours pour la consommation interne. Il a affirmé qu'il ne tolèrera pas les attaques contre les Egyptiens. Faisant allusion aux événements qui ont touché les ressortissants égyptiens en Algérie, M.Moubarak a déclaré avec un ton ferme que «le bien-être de nos citoyens à l'étranger relève de la responsabilité de notre pays, nous nous assurons que leurs droits soient respectés et rejetons les violations (...) qui sont commises à leur égard». Ces propos ont provoqué un chahut au sein des députés. Sans citer directement l'Algérie, le président a voulu transmettre un message plutôt à la rue égyptienne qui bouillonne. D'ailleurs, il a tenu à répéter pour la deuxième fois que «l'Egypte ne fera pas preuve de laxisme envers ceux qui portent atteinte à la dignité de ses citoyens». Ces propos sont une mise en garde à l'adresse de l'Algérie. Certes, le président ne s'est pas trop étalé sur le sujet, mais il a résumé l'essentiel évitant une escalade diplomatique. Après la convocation de notre ambassadeur en Egypte par le Premier ministre égyptien pour l'interpeller sur la sécurité des ressortissants égyptiens en Algérie, le numéro 1 du régime lui emboîte le pas pour dire qu'il n'acceptera pas que l'on attente à la communauté égyptienne installée à l'étranger. Pourtant, le gouvernement algérien a mis immédiatement fin aux attaques contre les ressortissants égyptiens en Algérie en multipliant ses appels au calme. On constate néanmoins que des ressortissants algériens et même le siège de l'ambassade d'Algérie en Egypte ont été assiégés par les manifestants sans aucune intervention des autorités. C'est très dangereux et grave de s'attaquer à la représentation d'un pays comme l'Algérie. Vendredi, une manifestation devant l'ambassade d'Algérie au Caire a donné lieu à des violences et 35 personnes, dont 11 policiers, ont été blessées. Les manifestants ont même demandé le départ de l'ambassadeur d'Algérie du Caire. Ces incidents interviennent à la suite de l'agression qui a ciblé les Algériens, à leur tête, l'Equipe nationale à son arrivée au Caire le 12 novembre dernier. L'Egypte qui s'est engagée devant la Fifa à assurer la sécurité de ses invités a failli à son engagement. La délégation algérienne a été malmenée et agressée avant et après le match et l'on a recensé 20 personnes blessées. Ce nombre vient s'ajouter au caillassage du bus transportant l'Equipe nationale à son arrivée au Caire dont trois joueurs avaient été blessés. Cela sans oublier la campagne médiatique féroce menée par leurs médias depuis plus d'un mois. Des intellectuels et des artistes ont traité de tous les noms les Algériens. Mais la sortie médiatique du fils du président, Alaâ Moubarak était plus choquante. Intervenant dans une émission sportive sur un plateau télé, Alaâ Moubarak est allé jusqu'à traiter les Algériens de «mercenaires» et «de terroristes». Cette polémique risque de prendre une tournure plus grave.