Ceux de Tizi Ouzou volent dans les plumes du magistrat instructeur. Dans une déclaration parvenue au journal, les délégués, actuellement détenus à la maison d'arrêt de Tizi Ouzou, s'en prennent violemment à la procédure suivie par le juge d'instruction en charge de leurs dossiers. Ainsi, après avoir affirmé qu'«(ils) n'attendent rien d'une justice aux ordres» et rappelé que «la justice a blanchi les auteurs d'assassinats, d'exactions et autres expéditions punitives» et qui «n'hésite pas à emprisonner des citoyens dont le seul tort est de dénoncer cette impunité», les auteurs de la déclaration soulignent le fait que «le juge instructeur près le tribunal de Tizi Ouzou continue à faire parler de lui avec ses flagrantes violations de la loi». Et les détenus de faire référence à «la suspension unilatérale de l'audition des détenus prévue mardi dernier». Comme les signataires de la déclaration relèvent le fait que le juge «n'a pas informé les avocats des prévenus concernant les faits nouveaux apparus aux dossiers». Ce qui a soulevé l'indignation du collectif d'avocats, lesquels, selon la déclaration des détenus, «sont restés figés face à une grave dérive juridique». Pour les détenus, «la commission rogatoire décrétée par le parquet et exécutée par la police vient alourdir le dossier des détenus par de nouveaux chefs d'inculpation qui ne tiennent pas la route». Selon la déclaration, «on cherche des preuves contre les détenus après que l'on s'est rendu compte que les dossiers sont vides». Puis de revenir longuement sur «le doyen des juges d'instruction près le tribunal de Tizi Ouzou» qui, à suivre les détenus, «affiche clairement sa mauvaise volonté d'instruire à décharge comme la loi l'y autorise». Aussi, selon la déclaration des détenus actuellement à la maison d'arrêt de Tizi Ouzou, ces derniers «s'élèvent contre ce piétinement de la loi par celui censé l'appliquer soutiennent toutes les actions que le collectif des avocats jugera utile, dans le but de dénoncer cette énième dérive de la justice, mettent en garde le pouvoir quant aux conséquences néfastes, qui pourraient en découler de cette évidente instrumentalisation de la justice, ne se laissent pas impressionner par cette manoeuvre machiavélique du pouvoir qui cherche à les faire fléchir». Et, tout en demandant à la Cadc de redoubler de vigilance et de clairvoyance, les détenus «interpellent les consciences algériennes» pour s'unir autour d'un seul objectif: mettre fin à la dictature et à l'illégitimité. Par ailleurs, dans une déclaration titrée «les dialoguistes n'ont pas trahi» et signée par les délégués dialoguistes, ces derniers rappellent que leur action s'est inscrite «dans la perspective de résoudre la crise qui perdure les efforts consentis par les citoyens qui croient en les vertus du dialogue». Pour eux, «il importe de notifier la mise en exécution de la plate-forme d'El-Kseur, par la constitution d'un comité dont la tâche sera de veiller à la bonne exécution des points contenus dans ladite plate-forme.» Pour ce qui est du dialogue, la déclaration des délégués dialoguistes pense que «celui-ci est clos comme sont clos les travaux qui le composent». Et d'ajouter: «Toute tentative d'un autre dialogue n'est qu'une manipulation et une trahison.» Et de conclure: «La seule issue est la mise en application sur le terrain de la plate-forme d'El-Kseur.» Les délégués dialoguistes qui «sentent, apparemment, le sol se dérober sous leurs pieds», tentent de reprendre l'initiative et, pour ce faire, commencent par décréter «la fin du dialogue». Un dialogue auquel, pourtant, le Chef du gouvernement a appelé et ce, à plusieurs reprises.