Les villages traditionnels sont une autre forme de tourisme à développer. Alors que les regards sont braqués sur Alger où se tient depuis avant-hier la 10e édition du Salon international du tourisme et des voyages (Sitev 2009), le directeur du tourisme de la wilaya de Béjaïa a convoqué une conférence de presse pour aborder un sujet, qui cadre bien avec la thématique du Salon international. Comment développer le tourisme en Kabylie? Si jusque-là l'intérêt était orienté vers le tourisme balnéaire, il reste que cette région possède de réelles potentialités auxquelles il convient désormais d'y penser. Les villages traditionnels sont une autre forme de tourisme à développer. Ces villages, qui restent de véritables témoins historiques de la région, se présentent comme un facteur pouvant motiver l'action touristique. Ils sont en fait un élément de la diversification des produits touristiques. C'est l'idée principale développée par le directeur du tourisme, qui estime que «les villages de Kabylie peuvent être un élément d'enrichissement du séjour des estivants». Pour cela, le conférencier préconise de faire appel à l'ensemble des potentiels dormants, entendre par là, donner à ces joyaux une présentation pour qu'ils puissent être consommables. «Les villages traditionnels kabyles représentent un volet touristique à développer», a-t-il affirmé, mettant en exergue la nécessité de les préserver, de les réhabiliter et enfin de les promouvoir. M.Nourdine Haddad expliquera qu'il s'agit «d'une mission de longue haleine». Dans ce sens, il ajoutera qu'il «faut des moyens et du temps» en sus de «la multiplication des intervenants et l'implication de tout le monde» et c'est là que la situation se corse. En effet, une quinzaine d'associations n'a pas daigné répondre aux trois rappels des services de la direction du tourisme les invitant à souscrire à cette volonté de développement du potentiel touristique de la région. Sur la centaine de villages visités dans ce cadre, seuls treize ont été retenus et classés dans la catégorie de ceux répondant aux critères traditionnels. D'autres se sont modernisés mais disposent, toutefois, de pâtés de maisons traditionnelles. Le conférencier parlera ensuite de fiches techniques en vue d'une réhabilitation, de la constitution d'associations pour travailler sur la base d'un cahier des charges, en phase de préparation au niveau de la direction du tourisme. «L'association est un moyen pour vulgariser tous les dispositifs et dont le rôle primordial est la promotion de ces villages», a-t-il souligné précisant que «les dispositifs visent à revitaliser ces villages, leur donner vie de façon à encourager les gens à y habiter et à développer ainsi les produits de l'artisanat». Concernant le volet du financement, le conférencier a indiqué que «le projet s'appuie sur les financements publics», citant au passage les Ppdri et le Fonal qui, peuvent être d'une contribution importante au développement de ce tourisme solidaire. A ce titre, le conférencier annoncera que ses services sont en train de monter des chantiers de volontariat en été durant lesquels les jeunes du pays et les jeunes émigrés seront présents. Partant il relatera l'expérience de l'été à Djoua, Djebla et Ighrem, en collaboration avec l'association nationale Twiza. Réhabiliter les villages traditionnels, les promouvoir au même titre que les produits du terroir constitue, pour ainsi dire, la nouvelle politique touristique de notre pays, qui ne peut qu'induire une protection et une mise en valeur du patrimoine national. Il reste à connaître le degré d'implication des uns et des autres. Le fait d'y réfléchir est en soi un pas en avant dans la promotion et l'optimisation de toutes les potentialités touristiques. Un domaine qui reste à exploiter pour en faire une autre source de richesses en dehors des hydrocarbures.