Rien n'arrêtera la croissance du gaz naturel, une ressource abondante et bon marché. La guerre du gaz reprend. Les pays aussi bien exportateurs qu'importateurs fulminent déjà. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a été désigné, hier à Doha, par ses homologues du Forum des pays exportateurs de gaz (Fpeg) président de la réunion des ministres de cette organisation à compter du 1er janvier 2010. En outre, le Forum qui tient sa 9e session a confirmé également la tenue à Oran, le 19 avril prochain, de sa 10e session, en marge de la 16e Conférence mondiale du gaz (GNl 16). Les membres du Forum avaient auparavant élu le premier vice-président de la société russe d'hydrocarbures, Stroitransgaz, M.Lounid Boukhanovski, secrétaire général du Forum. Mais qu'en est-il exactement du marché gazier? Outre la récession économique qui fait chuter la demande et l'investissement sur le court terme, la carte gazière n'est plus ce qu'elle était. Le marché du gaz est méconnaissable. Prévisible hier, tellement incertain demain. Les incertitudes géopolitiques perdurent, la récession économique retarde les projets et rend les prévisions de consommation hasardeuses. Depuis un an, les prix sur le marché ont dégringolé. La consommation a diminué, les stocks ont gonflé. Ces paramètres ont amené le futur président du Fpeg, Chakib Khelil, à appeler les membres du Forum à élaborer une stratégie pour stabiliser le prix du gaz. «Le Fpeg doit être en mesure de mettre en place une stratégie qui permettra de parvenir à une véritable coordination», a déclaré Chakib Khelil avant de souligner que «cela est également dans l'intérêt des consommateurs». Cette stratégie permettra, selon Chakib Khelil, d'«éviter les déséquilibres entre l'offre et la demande sur les marchés et de faire face à des développements ou à des initiatives imprévus de la part de certains pays». Ce qui permettrait de garantir une meilleure valorisation possible des exportations gazières sur la base de conditions équitables assurant les intérêts de toutes les parties, a-t-il précisé. Il a relevé, en outre, «la nécessité de mieux évaluer les impacts de la baisse des prix du gaz sur le marché spot qui pourrait affecter les prix du gaz fixés dans le cadre de contrats à long terme». Un avis partagé par l'émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani, qui a également appelé à aligner les prix du gaz sur ceux du pétrole, lors de l'ouverture d'une réunion de l'«Opep du gaz» à Doha. «Après la sévère baisse des prix du pétrole et du gaz, la hausse qu'ont connue les prix du pétrole cette année n'a pas été suivie d'une amélioration des prix du gaz, et nous espérons que cette situation sera uniquement temporaire», a averti l'émir. «Les membres de ce forum doivent analyser les raisons qui ont poussé à dissocier les prix du pétrole et du gaz et oeuvrer à rétablir la corrélation entre eux», a-t-il encore poursuivi devant le Forum des pays exportateurs de gaz (Fpeg). Un tel alignement permettrait à l'Algérie d'augmenter ses recettes d'hydrocarbures du fait qu'elle compte porter ses exportations de gaz à 85 milliards de m3 à l'horizon 2013. Pour l'Algérie qui a cassé sa tirelire afin de mener à bien ses chantiers pharaoniques de gazoducs, il s'agit de les rentabiliser.