«Viendra le jour où les fauteurs prendront conscience de la gravité de leurs erreurs et du grand tort causé à l'Algérie.» Aux Egyptiens qui nourrissent des doutes et des espérances sur le sujet, le président du Conseil de la nation, M.Abdelkader Bensalah, s'est adressé jeudi, pour s'expliquer une fois pour toutes sur les excuses exigées par le pays des Pharaons pour normaliser ses relations bilatérales avec l'Algérie «Comme tout le monde le sait, l'Algérie n'emprunte que la voie qu'elle s'est elle-même choisie», a-t-il martelé. Il ajoutera: «(...) Le peuple algérien vaillant ne s'est jamais incliné devant personne à travers sa longue histoire et il ne s'inclinera jamais.» Aux Egyptiens, institutions et société civile de décrypter les messages. De l'avis de Bensalah, il n'est point question d'excuses, puisqu'il n'y a tout simplement pas de raison pour en présenter. Cette attitude prend toute son importance politique quand elle émane du président du Sénat qui est le deuxième homme de l'Etat. Dossier clos, même si de l'autre côté l'on persiste à tergiverser et à polémiquer. En effet, cette semaine, la presse égyptienne a fait dire au conseiller du président de la République, M.Rezag Bara, que l'Algérie regrette les incidents survenus suite au match d'appui joué au Soudan entre la sélection algérienne et son adversaire égyptienne. Des propos traduits par les médias en question comme étant un aveu des excuses officielles. 24 heures après, le conseiller du Président a formellement démenti ces propos dans les colonnes d'un quotidien national. Il s'est dit être très étonné de voir ses propos, ordinaires, déformés par certains titres égyptiens, tout en précisant que ces surenchères médiatiques n'ont rien à voir avec les règles d'éthique et de professionnalisme. Mohammed Rezaq Bara a affirmé que ses déclarations étaient très précises et ne prêtaient nullement à controverse. «Où résident les excuses lorsque je dis que les incidents qui se sont produits sont désolants?», s'interroge notre interlocuteur qui ajoute qu'il faisait bien évidemment référence à ce qu'a subi la sélection algérienne de football, sans s'étaler davantage «car l'occasion ne s'y prêtait pas». Avant Bensalah et Rezag Bara c'était au secrétaire d'Etat chargé de la Communication, M.Mihoubi de préciser à partir de Bahrein que l'Algérie n'a nullement l'intention de s'excuser. Tout compte fait, le président du Sénat a affirmé jeudi, lors de son intervention à l'occasion d'une séance plénière consacrée aux questions orales, que la qualification de l'Equipe nationale de football au Mondial et à la Coupe d'Afrique des nations 2010 ainsi que ses dernières victoires avaient renforcé l'unité des rangs des Algériens. M.Bensalah a en outre affirmé que «c'est là, la seule vérité de cet événement sportif et que tout autre propos qui n'honore point ses auteurs ne saurait nous atteindre». «Viendra le jour où les fauteurs prendront conscience de la gravité de leurs erreurs et du grand tort causé à l'Algérie», a-t-il ajouté. Ceux qui ont voulu porter atteinte à l'Algérie «ont eu la réponse de la part de notre peuple et de nos jeunes», a rétorqué M.Bensalah, ajoutant qu'«elle s'est également traduite par la position de nos institutions qui ont su agir avec sagesse et responsabilité. L'Equipe nationale a réalisé un bon résultat qui lui a permis d'assurer la qualification», a souligné M.Bensalah. Par la force des événements, cette victoire sportive a été suivie par un acharnement médiatique politique. Pour l'orateur, ce volet de la crise sera pris en charge par les autorités politiques. «Laissons travailler les parties concernées et réunissons-leur les bonnes conditions qui leur permettent de poursuivre leur rôle.» «A nous, après cela, de soutenir leurs efforts pondérés et responsables avec le même état d'esprit et la même sagesse à travers lesquels elles ont géré cet événement jusqu'à présent», a-t-il conclu.